Me revoici pour une autre histoire concernant le Néoshipping, plus précisément sur la backstory de Butch – ou du moins comment je la vois. J'ai essayé d'imaginer comment pouvait être son enfance avant d'entrer dans la Team Rocket (que vous découvrirez dans des flash-back à chaque chapitre), et je peux dire que je suis plutôt satisfaite du résultat.
Concernant l'histoire, elle est terminée en 10 chapitres + l'épilogue (ce qui fait 11 chapitres en tout) pour un total de 87 pages word.
Je remercie Cha pour me laisser utiliser ses jeux de mots mêlant Pokémon et marques de produits de la vie réelle tous aussi drôle les uns que les autres. Je la remercie également pour les avis qu'elle m'a donné tout au long de la fic ; je n'y serais probablement pas arrivé sans ses encouragements.
J'espère que l'histoire vous plaira autant qu'à moi. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire ça fait plaisir d'avoir des retours !
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Titre : Déménagement dans les souvenirs de Butch
Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, je ne fais que m'amuser avec eux.
Résumé : Lorsque les parents de Butch décèdent subitement, c'est à lui de débarrasser la maison familiale. Et bien qu'il aurait préféré ne jamais revenir là-bas, il ne peut pas refuser la mission que le Boss lui a personnellement confié.
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Chapitre 1 : L'annonce
Butch et Cassidy étaient arrivés au QG de la Team Rocket en fin d'après-midi, lorsque le soleil commençait à se coucher et colorait le ciel des nuances d'oranges, de rose et de violet. Un énorme sac en toile rempli de Pokéball était niché sur l'épaule du jeune homme aux cheveux verts, qui ne laissait aucunement transparaître une quelconque fatigue.
Guidés par un commandant, ils gravirent rapidement les étages pour accéder au bureau du Boss. Ce dernier leur permit d'entrer et ils s'arrêtèrent à quelques mètres de leur patron tandis que le supérieur refermait la porte derrière eux.
Confortablement assis, le coude sur le bras de son fauteuil, Giovanni avait l'index et le pouce coincé entre son menton et sa tempe. Persian était paisiblement allongé sur la moquette à ses pieds, le cou reposé sur ses pattes croisés tandis que sa queue frôlait le sol derrière lui comme un plumeau, signe qu'il était attentif à la conversation de son maître.
Butch déposa le sac à ses pieds et se mit au garde-à-vous.
« Boss. », salua-t-il avant de laisser son bras tomber le long de son corps. « Nous venons faire notre rapport. »
« La mission a été un succès. », enchaîna Cassidy imitant la pose de son équipier. « Nous avons pu dérober cinquante Pokémon au total, dont les trois-quarts sont évidemment des Pokémon rares. »
« Aucun incident à déplorer ? », demanda Giovanni en claquant des doigts.
Aussitôt, un agent apparu pour prendre le butin qu'avait apporté le duo et l’emmener dans une autre pièce – certainement pour contrôler et rentrer les informations des Pokémon volés dans leur base de données.
« Non, Boss. Tout s'est parfaitement bien déroulé. »
« Parfait. Je n'en attendais pas moins de vous. », félicita l'homme.
« Merci, Boss ! », s'exclamèrent-ils à l'unisson.
Giovanni braqua ensuite son regard perçant sur la silhouette de Cassidy, qui se tendit instinctivement. Elle ne pourrait jamais s'habituer à ses yeux noirs qui vous paralysaient sur place.
« Cassidy, vous pouvez disposer. »
Étonné, la concerné cligna des yeux, avant de jeter une œillade vers son partenaire, l'air de dire « Et lui, alors ? ». Giovanni dut sentir son interrogation puisqu'il lui accorda, non sans soupirer silencieusement, une autre précision sur son motif de renvoi.
« Je dois parler à Butch en privé. »
Sourcils froncés d'un air intrigué, la blonde ouvrit la bouche pour protester, certainement pour argumenter sur le fait qu'elle l'apprendrait malgré tout, mais Butch tourna la tête vers elle et la coupa dans son élan.
« Va prendre des cafés à la salle de pause. Je te rejoins après. », encouragea-t-il dans un sourire épuisé.
Elle lui lança un dernier regard réticent, se mit au garde-à-vous pour saluer son patron, puis quitta enfin la pièce en fermant la porte derrière dans un doux cliquetis. Une fois seuls dans le bureau, Butch retourna son attention sur son interlocuteur.
« De quoi vouliez-vous parler, Boss ? »
Accoudé sur le rebord de son bureau, les doigts entremêlés et le menton posé dessus, Giovanni jaugea silencieusement le jeune homme aux cheveux verts, avant de prendre la parole.
« Vos parents sont décédés. », déclara-t-il sans prendre de détour.
Bouche-bée, Butch resta immobile. Bien que ses yeux étaient écarquillés par la nouvelle et que ses doigts avaient brièvement vacillés, son visage retrouva rapidement un air impassible, tandis que le chef de la Team Rocket continua ses explications d'une voix professionnelle.
« Un vieil ami à moi qui se trouve dans la police m'a rapporté qu'ils avaient été tués dans un accident alors qu'ils étaient en vacances dans la région d'Alola. Une avalanche s'est déclenchée pendant que le bus touristique dans lequel ils se trouvaient gravissait le Mont Hokulani. »
Il fit une pause pour laisser Butch s'imprégner des informations, sondant au passage ses yeux marrons qui le regardait avec un calme étrange sans rien dire, comme si c'était une banale information. Giovanni s'éclaircit la gorge et poursuivit.
« La police a fouillé dans leurs papiers et, comme vous étiez apparemment leur seule famille encore en vie, c'est donc à vous que reviens la charge de vider votre domicile. Ne vous inquiétez pas pour les meubles ; une de mes équipes infiltrées dans une agence de déménagement viendra s'en charger. Débarrassez uniquement les biens personnels. Ce sera votre prochaine mission. Reposez-vous ce soir et partez dès demain matin. »
« Bien, monsieur. », répondit tranquillement le jeune homme aux cheveux verts.
Après un hochement de tête de la part de son patron qui lui donna la permission tacite de quitter les lieux, Butch fit demi-tour et se dirigea vers la sortie. Cependant, une fois la main sur la poignée de porte, il hésita et se tourna de côté pour lui jeter une œillade incertaine.
« Et... pour Cassidy ? », osa-t-il demander. « Est-ce qu'une autre mission va lui être confiée en mon absence ? Dois-je la renvoyer à nouveau dans votre bureau ? »
Il se mordit la lèvre inférieure pour éviter d'argumenter sur le fait qu'il aurait très certainement besoin de bras supplémentaire. Il ne devait – et ne voulait surtout pas paraître fragile aux yeux du Boss qui pouvait y voir une quelconque forme de faiblesse.
Giovanni secoua négativement la tête.
« C'est votre partenaire. Même si je vous donnais pour mission de récurer les toilettes de l'établissement, elle viendrait automatiquement avec vous. », déclara-t-il d'une voix grave.
« Bien reçu, Boss. »
« Encore une chose. », dit-il alors que Butch arquait un sourcil interrogateur et que Giovanni fermait ses paupières. « Je vous présente mes plus sincères condoléances pour vos parents. »
Il ré-ouvrit les yeux, se redressa dans son fauteuil, puis déposa une main sur la tête de son Persian qui ronronna instinctivement à la caresse de son maître.
« Appelez-moi dès que vous avez terminé, je ferais aussitôt envoyer mon équipe de déménagement pour les meubles. », rappela-t-il sur un ton professionnel.
« Merci, Boss. Ce sera fait sans faute. », répondit Butch en le saluant.
Le jeune homme aux cheveux verts prit congé et sortit en refermant doucement la porte derrière lui. Il salua le général qui était posté à côté comme un piquet, puis marcha dans le couloir aux murs beige et au tapis rouge orné de fines lignes dorées.
Il enfonça ses mains dans les poches de son uniforme et se dirigea vers les escaliers qui le menait aux étages inférieurs. L'annonce du Boss lui avait fait l'effet d'une bombe. Une bombe où se répandait une traînée de poudre douce-amère. D'un côté il se sentait soulagé que ses parents aient eu ce qu'ils méritaient, mais de l'autre, il regrettait de ne pas leur avoir dit tout ce qu'il avait sur le cœur.
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Quand il arriva à la salle de pause, cette dernière était presque déserte. Il vit deux collègues emporter leurs boissons avec eux et le saluer d'un hochement de tête. Il vit également une autre membre de l'organisation qui discutait avec Cassidy mais le regardait dès qu'il arriva près d'elles.
« Oh, te voilà. », dit la blonde simplement en lui tendant son café fumant.
Il prit son gobelet en plastique en la remerciant tandis que leur collègue les salua et quitta les lieux pour laisser le duo seul.
« Alors ? Qu'est-ce que le Boss avait de si secret à te dire que je ne puisse pas entendre ? », voulu-t-elle savoir, clairement vexé d'avoir été évincé de la sorte.
« Mes parents sont morts. On doit aller débarrasser ma maison d'enfance. », rapporta-t-il sur un ton nonchalant, avant de porter le gobelet à ses lèvres et de regarder ailleurs.
Surprise, elle reste bouche-bée face à sa déclaration. Ses yeux violets se ramollirent de tristesse et elle posa une main sur son bras. Cependant, avant même qu'elle n'ait eu le temps de s'excuser ou de lui offrir ses condoléances, il la coupa encore dans son élan après avoir avalé sa gorgée de café.
« Je t'en prie, ne me regarde pas comme ça. », dit-il d'une voix neutre malgré son regard épuisé. « Je ne les ai pas beaucoup connus, alors ça ne m'affecte pas vraiment. »
« Peut-être bien mais c'était tes parents, non ? Ils – »
« C'était des connards, Cass. », trancha-t-il en la regardant droit dans les yeux. « J'les portais pas dans mon cœur. »
Et le ton était sans appel. Cassidy comprit que le sujet était clos et ne pouvait être réouvert. Du moins, pour le moment. Parce qu'elle n'allait pas lâcher l'affaire et Butch le savait très certainement aussi. Il soupira, passa une main dans ses cheveux verts, et finit son café en quelques gorgées.
« J'ai besoin d'une clope. », dit-il en jetant le gobelet dans la poubelle qui se trouvait à côté de la machine.
Et puis il fit demi-tour et sortit de la salle de pause sans un autre mot de plus pour sa partenaire.
Il longea le couloir jusqu'à atteindre les portes vitrées qui menaient dehors. Il poussa la porte pour sortir juste devant et rencontra le regard de plusieurs collègues, tout de noir vêtu avec leur béret noir et leur R rouge si significatif de l'organisation maléfique sur le torse, qui le saluèrent en levant leur main gantée ou en hochant la tête.
« Hé, mec ! », salua un blond aux cheveux courts.
« Biff ! Ça fait longtemps ! »
« On a entendu parler de votre prise, à Cassidy et à toi ! 50 Pokémons ! », siffla un autre membre tandis que Butch coinçait sa cigarette entre ses lèvres.
« Ouais, félicitations à tous les deux ! », renchérit une femme aux cheveux noirs.
« Que voulez-vous ? On n’est pas des agents d'élite pour rien. », frima-t-il en étendant les bras dans un haussement d'épaule et en penchant la tête sur le côté dans un léger rictus, avant d'allumer sa clope.
« On va organiser une bouffe ce soir pour fêter votre superbe prise. »
« Mike doit apporter des bières, normalement. », informa distraitement une autre collègue, la tête baissée sur son écran de téléphone.
« Barbecue, c'est ok pour vous ? », voulu savoir un des agents tandis que Butch rangeait son briquet dans sa poche.
« Ça serait génial, merci. », acquiesça-t-il en soufflant un nuage de fumée au-dessus de sa tête. « Par contre, je ne pourrais pas rester trop tard à la fête ; je suis crevé et je dois encore repartir demain matin en mission. »
« Déjà ? », s'étonnèrent ses camarades.
Pour toute réponse, l'adulte aux cheveux verts haussa les épaules et tapota sa cigarette pour faire tomber une partie de la cendre au sol.
« C'est quoi votre prochaine mission alors ? », demanda curieusement un des membres en retirant sa cigarette de sa bouche pour souffler à son tour un nuage de fumée.
« Un cambriolage à Jadielle. »
« Oh, c'est cool ! », s'enthousiasma un des membres écrasant son mégot dans le petit tas de sable qui se trouvait dans une colonne noire à côté de lui.
« Oubliez pas de fouiller sous les matelas ou les coussins des fauteuils ; parfois les gens cachent de l'argent en-dessous. », conseilla celui aux cheveux courts blond.
« Et aussi les grilles d'aérations. », renchérit un autre agent. « Les gens se croient malins mais les petites ruses, on connaît aussi ! »
« Faites gaffe quand même. »
« Les propriétaires sont partis en vacances donc ça sera un jeu d'enfant. », rassura le concerné en prenant une nouvelle bouffée de nicotine, les yeux plissés.
« C'est pas des propriétaires dont il faut avoir peur, mais des voisins. Si vous êtes un peu trop louches a leur goût, il appelle les flics direct. », argumenta celle aux cheveux noirs d'un mouvement sec de la main.
« Ça va, on est pas des débutants. », répliqua Butch en expirant un autre nuage de fumée puis changea de sujet. « Et vous, vous avez des missions de prévues ? »
Des « oui » et des « non » lui répondirent. Celui aux cheveux blonds prit la parole en pointant son voisin du pouce.
« Nous on va à Safrania pour faire peur aux gangs et essayer de recruter quelques paumés. »
« Et moi, je vais avec Gwen à la Centrale. On doit y pomper de l'électricité à l'aide d'un Élektek pour créer une panne de courant qui va s'étendre jusqu'à Azuria. », poursuivit un autre agent.
« Le Boss m'a accordé quelques jours de congés ; je vais pouvoir aller voir ma femme et mon fils ! », s'impatienta l'un des membres de la Team Rocket pendant que Butch aspirait une longue bouffée de nicotine.
« Moi j'vais profiter de mes jours de repos pour passer chez mes grand-parents. Ils sont à deux doigts de clamser mais avec un peu de chance, ils me fileront une enveloppe avec un beau billet. », espéra l'une des plus jeunes du groupe.
« C'est cool que le Boss ait fait ça. », félicita l'adulte aux cheveux verts avant d'écraser son mégot dans la colonne de sable en même temps qu'il souffla sa fumée dans l'air. « J'espère que tout se passera bien pour vous. Je vais devoir vous laisser, j'ai encore des choses à faire. », dit-il dans un petit sourire contrit.
« Bah on se voit tout à l'heure de toute façon ? », rétorqua immédiatement le blond en arquant un sourcil.
« Ouais ! Ne nous fait pas faux-bond comme la dernière fois hein ! » renchérit un autre agent en calant ses poings sur ses hanches, sourcils froncés d'accusation.
« Non, ne vous inquiétez pas. Je serais là, cette fois-ci. A plus tard, les gars. », salua-t-il en levant une main fatiguée devant lui.
Il retourna à l'intérieur et n'attendit même pas que la porte se referme pour continuer à marcher. Il ignora les commentaires à voix basse sur ses cernes imaginaires et autres spéculations qui le suivirent jusqu'à ne plus entendre aucun bruit.
–
Butch déambula dans les couloirs à la recherche de Cassidy. Il la retrouva à l’embranchement d'un couloir. Elle était arrêtée et se trouvait en face de ces trois loosers de Jessie, James et Miaouss. En voyant la position défensive du trio, les bras croisés de Cassidy, ainsi qu'un froncement de sourcils sur les visages de tout le monde, il ne fallait pas avoir le cerveau d'un Alakazam pour comprendre qu'ils se disputaient encore et toujours à chaque fois qu'ils se croisaient.
Il s'approcha du groupe et posa une main sur l'épaule de la blonde pour lui faire savoir sa présence, ce qu'elle reconnut en tournant légèrement la tête vers lui. Alors que le trio commençait déjà à lancer des piques à Butch en l'appelant exprès par un mauvais prénom, il les coupa dans leur raillerie, les yeux rivés sur ceux violets de Cassidy.
« Les autres organisent un barbecue ce soir pour fêter notre prise. »
« Oui, je sais. », acquiesça-t-elle. « J'ai croisé Wendy et elle m'en a informé. »
Butch pensa à ce moment-là qu'il n'y avait pas que les rumeurs et autres ragots qui circulaient à la vitesse de la lumière au sein de la Team Rocket. Pour que même les ressources humaines de l'organisation soit au courant...
« Barbecue... », salivait déjà le trio, les yeux brillants.
« Rêvez pas, vous n'êtes même pas invité. », leur fit Cassidy en braquant un regard perçant sur eux.
« Quoi ?! Comment oses-tu ?! », s'outragea Jessie, poings fermés.
« Vous z’avez pas le droit de nous exclure ! », renchérit James.
« Ouais, on est des membres de la Team Rocket, nous ôssi ! », fit valoir Miaouss en levant la patte.
« Mais vous contribuez même pas à l'organisation. », se moqua Butch
« Bien sûr que si ! », rétorqua la membre aux cheveux magenta.
« Ha ouais ? Vous avez volé combien de Pokémon pour le Boss alors ? », voulut savoir la blonde, sourcil arqué en guise d'interrogation.
« P-Plein ! », assura Jessie d'un air nonchalant, mains sur les hanches.
« Ouais, on en a volé des tas ! », clama James.
« Laissez-moi devinez... », fredonna Cassidy en posant son index sur le menton et en faisant mine de réfléchir. « Vous creusez encore des pauvres trous pour tendre des pièges aux dresseurs qui passent sur les routes, c'est ça ? »
« Ou vous utilisez des vieux robots rafistolés qui fonctionnent à moitié ? », rajouta Butch.
« Insulte pô nos méthodes, Flint ! », s'exclama Miaouss.
« J'm'appelle Butch, sac-à-puces ! », râla le jeune homme aux cheveux verts, sourcils froncés.
A ce moment-là, Cassidy soupira ouvertement d'un air épuisé tout en se massant les tempes, paupières closes.
« Allez viens, Brian. On se casse. », ordonna-t-elle en lui tirant le bras et en passant à côté du trio. « Ils commencent sérieusement à me fatiguer, j'comprends même pas pourquoi on continue de leur parler... »
« Tu te fous de moi ? Tu viens d'entendre mon prénom y'a même pas deux secondes ! », s'agaça-t-il en la suivant.
Ils laissèrent le trio qui baragouinait des mots incompréhensibles derrière eux puis s’engouffrèrent dans un autre couloir. Elle lâcha enfin son partenaire et, pour faire bonne mesure, soupira à nouveau avant d'engager la conversation.
« Y'avait du monde à la pause clope ? »
« Ça allait. Ils étaient contents qu'on soit de retour mais un peu moins qu'on soit obligé de repartir. », répondit-il en fourrant ses mains dans les poches de son pantalon.
Cela fit rire Cassidy, qui descendit les escaliers qui les menaient aux dortoirs.
« C'est ça d'être les chouchous du Boss. », plaisanta la blonde. « Et eux ? Ils ont des trucs de prévus ? »
« Certains vont à l'Est de Kanto pour y foutre le bordel et d'autres ont quelques jours de repos. », rapporta le jeune homme aux cheveux verts pendant que sa partenaire opinait du chef, l'air de dire « c'est bien ».
« Et pour notre mission ? On procède comme d'habitude lorsqu'on fait des cambriolages ? », voulu-t-elle savoir.
« Oui. On prendra une petite camionnette de déménagement pour passer inaperçu. Faudra aussi porter des vêtements ordinaires ; hors de question de se faire repérer avec nos uniformes. Tout ce qui est cartons et sacs poubelles seront déjà dans le véhicule. Pour les clés du domicile, je m'en charge. »
« Parfait. »
« J'emporterais mes Pokémon au cas où les flics débarquent et qu’on n’a pas le temps d'se casser. »
« J'comptais pas me séparer des miens. », répliqua la blonde dans un sourire en coin.
« Et pour les faux papiers ? Tu t'en occupes ou j'le fais ? », questionna-t-il pendant que Cassidy secouait négativement la tête.
« Laisse, je vais le faire. Mais d'abord, je vais aller me détendre dans la piscine, mes muscles en ont bien besoin. », dit-elle en portant une main à la jonction entre son épaule et son cou.
« Ok. », acquiesça-t-il. « Moi j'vais aller me reposer un peu avant le barbecue sinon j’tiendrais pas toute la soirée. »
Arrivés au pied des escaliers, ils se saluèrent et se séparèrent chacun de leur côté. Butch ne prit même pas la peine de se déshabiller et s'allongea immédiatement sur son lit dès que sa porte de dortoir fut ouverte.
–
Le fameux barbecue organisé se déroulait dans une partie de la cour intérieure du bâtiment de la Team Rocket, éclairé par quelques projecteurs.
Des tables avec tout un tas de biscuits apéritifs, d'entrées froides, et d’amuse-gueules en tout genre – sans oublier les sodas, les jus de fruits, ou encore l'alcool frais, étaient disposés çà et là. Le barbecue chauffait la viande qui se trouvait sur les grilles en fer et sa fumée virevoltait sur le côté grâce au petit vent du soir. Une foule de sbire et autre agents vêtus de noir étaient rassemblés en petits groupes et discutaient joyeusement entre eux. Ils avaient tous plus ou moins des gobelets en main. Des conversations, des rires, et des vannes s'envolaient dans l'air. C'était convivial et Butch appréciait voir ce genre d'ambiance au sein de l'organisation.
Alors qu'il les observait tous d'un œil distrait et d'un sourire paisible, Butch, son propre verre en main, aperçut soudainement les silhouettes blanches du trio Rocket se faufiler discrètement pour piquer la nourriture mise à disposition et disparaître derrière le buffet.
Intrigué, il se dirigea vers eux mais lorsqu'il arriva à côté de la table, il n'y avait personne. Il baissa les yeux vers les ricanements et autres chuchotements qui se faisaient entendre juste en-dessous. C'est donc tout naturellement qu'il souleva un pan de nappe de la table et se pencha pour rencontrer les trois paires d'yeux qui le regardaient d'un air étonné.
Jessie avait les joues pleines, James avait la bouche ouverte et un toast en main, arrêté en plein mouvement, tandis que Miaouss avait levé une œillade par-dessus de son épaule, les babines pleines de mayonnaise.
Tout le monde eut un moment de pause et clignait des yeux pour assimiler la situation. Mais c'est Jessie, après avoir déglutit bruyamment, qui brisa le silence et parla la première.
« Bah quoi ? », lança-t-elle d'un ton désinvolte. « Tu veux notre photo ? »
« Qu'est-ce vous foutez là, bande de dégénérés ? », préféra demander Butch.
« Ça s'voit pô, p't'être ? », rétorqua le chat parlant.
« Mais vous avez pas le droit d'être ici... », rappela-t-il, plus dépité qu'en colère.
« Oh, s'il te plaît Crunch ! », intervint James, sans soucier du froncement immédiat de sourcils de la part du concerné. « Ça fait des jours qu’on n’a pas mangé ! On meurt de faim ! »
Mais aussitôt ses explications terminées, le jeune homme aux cheveux bleus se prit un coup de coude en plein dans les côtes et gémit en se pliant en deux.
« Arrête de le supplier ! On est parfaitement dans nos droits ! », sermonna Jessie avant de sortir la moitié de son corps d'en-dessous de la table dans un mouvement gracieux qui aurait pu s'apparenter à un félin.
« Ouais ! Et on partira pô tant qu'on aura pô dévorer tout ce qui y'a sur c'buffet ! », déclara Miaouss, avant de mordre dans plusieurs crevettes à la fois.
« Et surtout, n'oublions pas l'aliment principal de cette soirée : la viande cuite au feu de braise... ! », s'enthousiasma James en levant l'index d'un air expert.
« Bien dit, les gars ! », félicita Jessie alors qu'elle pivotait sur son talon et se retournait avec d'autres hors-d’œuvre plein les bras. « J'ai envoyé Qulbutoké chercher les brochettes, il ne devrait plus tarder à revenir. »
La vue du trio en train de se goinfrer comme des malpropres le dégoûta à tel point qu'il en grimaça.
« Vous me faites pitié... », soupira Butch en lâchant la nappe et en se redressant.
Il tourna la tête et repéra en effet la silhouette bleue du Pokémon Psy de Jessie près du barbecue qui s'était emparé de plusieurs brochettes de viande et se glissait tant bien que mal entre les sbires de la Team Rocket qui ne lui accordaient pas plus qu'une simple œillade.
Non loin de là, il aperçut également Cassidy qui riait et s'amusait avec les autres collègues, un verre de bière à la main. Il cacha le léger sourire affectueux qui commençait à se former sur son visage en portant son verre de jus de fruits à ses lèvres. Il se servit ensuite de quelques amuse-gueules et se dirigea vers elle. Alors qu'elle finissait son verre et en reprenait un autre des mains d'une sbire qui passait à côté d'elle avec une telle désinvolture, elle croisa les yeux marrons de son partenaire et se tourna vers lui.
« Évite de boire autant, on doit se lever tôt demain matin. », lança-t-il calmement.
« Ça va, c'est juste deux verres Brunch ! », rétorqua nonchalamment la blonde en levant les yeux au ciel.
Butch soupira intérieurement, se retenant au passage de faire un énième commentaire sur son nom. C'était toujours « juste deux verres », avec elle. Et le lendemain, elle finissait toujours avec un mal de tête horrible et une humeur exécrable. Et qui devait en subir à chaque fois les conséquences... ? Il n'avait même pas le temps de lui sortir le fameux « J't'aurais prévenu. », que le prénom de Cassidy fut appelé pour l'informer que c'était à son tour de jouer et qu'elle tourna furtivement sa tête vers le groupe d'agents dans un « J'arrive ! ».
Elle retourna son attention sur Butch pour lui piquer deux cure-dents avec des saucisses-cocktails, les goba, les mâchouilla, et compléta le tout en avalant une gorgée d'alcool. Elle se dirigea finalement vers ses collègues pour troquer son verre contre le fusil à fléchettes tranquillisantes et viser la cible en forme de Pokémon qui se trouvait à quelques mètres de sa position.
Alors qu'il quittait sa partenaire des yeux et observait les sbires de la Team Rocket pour voir à qui il pourrait aller faire un brin de causette, quelqu'un lui tapa soudainement sur l'épaule et ses épaules furent entourer d'un bras.
« Flunch, mon pote ! », s'exclama un agent aux yeux bleus. « Je viens à peine de rentrer de mission et j'apprends que toi et Cassidy avez chopés 50 Pokémons rares ?! C'est énorme ! Félicitations ! »
« Merci Frank, c'est gentil à toi, mais mon prénom c'est Butch... ! », s'énerva-t-il, passablement agacé. « Tu peux pas faire un effort pour le retenir ? »
Sa question eut le culot de faire rire son collègue, et même si l'adulte aux cheveux verts soupira d'épuisement en pensant qu'il n'aurait peut-être pas dû accepter de venir au barbecue, il suivit néanmoins son camarade qui le guida vers un petit groupe de sbires assis à même le sol et rassemblés en tailleur autour d'un tas de cartes.
1. 03/09/2020
Le pauvre même ses parents retenaient pas son prénom tu m’étonne qu’il en garde un trauma.
Date de dernière mise à jour : 18/01/2022