Les utérus avant les gugus

Titre : Les utérus avant les gugus
Shipping : Jessie x Cassidy
Tags : First meeting. Hurt/Comfort. Holding hands. Hugs. Soft Cassidy. Amitié.
Résumé : Univers Alternatif – Moderne/Université. Jessie rencontre Cassidy lors d’une fête de Saint-Valentin, après qu’on lui ait brisé le cœur.

Texte trouvé sur twitter qui m’a inspirée cette histoire :

[Entendu dans les toilettes des femmes :
« Je me sens juste tellement stupide– »
« Non, c’est LUI qui est stupide ! C’est LUI le stupide connard. Regarde-toi, t’es une putain de déesse et lui c’est une boîte à chaussures merdique. »
« Oh mon dieu. Merci… … … C’est quoi ton nom ? »
« Shana. »
« Je suis Mandy. »]

Cassidy arriva un peu plus tard que l’heure prévue au bar bondé en périphérie de la ville que les étudiants de l’université de Céladopole avaient réservé pour l’occasion.

Tout le monde s’amusait au rythme de la musique ambiante, se bousculait, se moquait de certains camarades, et les amoureux s’embrassaient sans aucune retenue dans les cabines autour d’une table et de leurs amis. Mais la blonde n’avait clairement pas le temps de s’arrêter pour saluer les visages familiers des camarades de classe qu’elle connaissait. Elle avait son objectif en tête qui la pressait depuis qu’elle conduisait sa voiture : les toilettes.

Emmitouflée dans son manteau noir d’hiver, elle se faufila dans la foule et poussa la porte des toilettes des femmes. La porte se referma et atténua le bruit du bar.

Sur les trois cabines, celle du fond était prise et les deux cabines les plus proches de Cassidy étaient libres. La blonde entra dans la première et fit rapidement son affaire. Elle sortit de la cabine, se posta devant le lavabo et ouvrit le robinet grinçant afin de se laver les mains, jetant un coup d’œil rapide au miroir juste devant elle. Ses boucles blondes et son maquillage – blush pour faire ressortir son teint, gloss pour des lèvres brillantes – étaient, comme d’habitude, impeccables.

Alors qu’elle s’essuyait les mains avec le papier mis à disposition sur le côté du comptoir, elle entendit un bruit étrange dans la pièce : un sanglot étouffé.

Elle releva la tête, l’ouïe en éveil, et tourna légèrement le buste vers la gauche pour regarder vers la cabine fermée. Elle ne fit plus aucun bruit dans l’espoir de réentendre à nouveau le sanglot, pour être sûre qu’elle n’avait pas rêvé.

« Eh ! Y a quelqu’un ? », appela-t-elle.

Cassidy compta jusqu’à quatre, avant de percevoir le bruit d’un reniflement qui se voulait discret, puis elle fit mentalement l’addition de la situation : nous étions le soir de la Saint-Valentin. Une fille se cachait dans les toilettes des femmes. Et elle pleurait. Il ne fallait pas être un génie pour deviner que cette pauvre fille s’était fait rejeter par celui ou celle qu’elle aimait.

Cassidy se détourna uniquement pour jeter son papier dans la poubelle, puis s’approcha de la cabine afin de se mettre accroupi.

« Mauvaise confession de Saint-Valentin ? », proposa-t-elle doucement, bras croisés sur ses genoux.

Pour seule réponse, un sanglot plaintif s’échappa de la cabine et la blonde grimaça.

Bingo.

« Désolé. », s’excusa-t-elle avant de remarquer que la porte n’était pas fermée à clé, signe que la fille qui se trouvait à l’intérieur devait sans doute être trop bouleversé pour penser à verrouiller la porte lorsqu’elle est entrée dans sa cabine. « J’peux ouvrir la porte ? »

Entre deux reniflements, un ricanement se fit entendre. Cassidy patienta dans l’espoir d’avoir une réponse. Au bout de quelques secondes, l’inconnue derrière la porte parla enfin.

« Au point où j’en suis, j’peux pas tomber plus bas. », répondit la voix rauque sur un ton aussi vaincu que fatigué.

Ayant la permission tacite, Cassidy poussa doucement la porte et leva la tête pour découvrir une jeune femme d’environ son âge, aux yeux bleus gonflés, aux joues striés de larmes, au mouchoir en boule contre son nez qu’elle tenait dans son poing, au fond de teint brillant à la lumière artificielle des toilettes, au visage fin mais épuisé, et à la longue chevelure rouge. Assise sur les toilettes et genoux serrés l’un contre l’autre, elle portait une élégante chemise verte sans manches, un jean qui galbait ses jambes, et des baskets blanches usées.

La jeune inconnue détaillait aussi Cassidy, bien qu’avec son gros manteau noir, elle ne pouvait pas voir qu’elle portait une chemisette couleur pêche et une jupe plissée, elle pouvait néanmoins voir ses collants opaques et ses petites bottines noires à talons.

Cassidy lui adressa un petit sourire qu’elle espérait rassurant avant de prendre la parole.

« Hey… Qui t’as mis dans cet état ? »

À cette question, Jessie ouvrit instinctivement la bouche pour lui répondre mais fronça les sourcils, comme si elle hésitait à parler à cette inconnue qui la voyait dans son état le plus vulnérable.

« Pas de pression si tu veux pas. », rassura rapidement Cassidy en levant les mains et en lui offrant une porte de sortie si jamais elle ne voulait vraiment pas parler de son chagrin d’amour.

Mais la jeune femme, après avoir fouillé dans les yeux améthyste de la blonde pour y trouver quelque chose – une sincérité ou un mensonge, Cassidy ne savait pas trop, commença son histoire, signe qu’elle semblait avoir trouvé ce qu’elle cherchait.

« Il s’appelait Astin. »

OK, un garçon donc, nota Cassidy dans un coin de sa tête, tandis que l’inconnue abaissait le poing qui tenait son mouchoir à côté de celui qui reposait déjà sur son genou et baissait les yeux.

« On était amis. On s’entendait bien et on comptait poursuivre notre carrière ensemble en allant dans la même entreprise. Je pensais qu’il m’aimait aussi et qu’il me trouvait attirante donc si j’allais le voir pour lui avouer mes sentiments, il n’y aurait aucun risque qu’il me rejette en se moquant de moi, tu vois ? », expliqua-t-elle en retenant un sanglot, lèvres tremblantes mais pincées, tandis qu’elle passait une main dans ses cheveux qui gênait ses yeux et regardait ailleurs, probablement les inscriptions au feutre noir sur les murs de la cabine. « Mais c’était la pire décision que j’ai jamais prise parce que c’est exactement ce qu’il s’est passé. Je m’suis tapé l’affiche devant tout le monde et j’ose même plus sortir d’ici. Je me sens juste tellement stupide– »

« Non, c’est lui qui est stupide ! C’est lui le stupide connard. », coupa aussitôt Cassidy d’une voix ferme alors que la jeune femme verrouillait à nouveau son regard larmoyant sur celui de cette dernière ; elle avait les sourcils froncés d’indignation et elle prenait soin d’insister sur le fait que le seul fautif soit le garçon qui venait de lui briser le cœur, avant de désigner l’inconnue de haut en bas d’un geste des mains. « Regarde-toi, t’es une putain de déesse et lui, c’est une boîte à chaussures merdique. »

Elle resta sans voix à la diatribe de la blonde pendant plusieurs secondes, incapable de croire ce qu’elle venait d’entendre de la part d’une inconnue qui la soutenait et la validait sans aucune autre raison qu’une solidarité féminine, avant de retrouver l’usage de la parole.

« Oh mon dieu. Merci… », souffla-t-elle. Elle resta silencieuse durant plusieurs secondes alors que ses yeux scannaient le teint de porcelaine, surmontée d’un blush rose sur les pommettes et d’un rouge à lèvres, le tout complété par des boucles d’oreilles violettes triangulaires qui tanguaient à chaque fois que Cassidy bougeait sa tête blonde. Elle pensa distraitement qu’elle ne savait même pas comment cette magnifique inconnue qui lui remontait le moral s’appelait, et c’est tout naturellement qu’elle demanda : « … C’est quoi ton nom ? »

« Cassidy. », répondit la concernée alors que ses lèvres se courbèrent dans un léger sourire qui réchauffait les entrailles de l’autre fille.

« Je suis Jessie. », dit-elle calmement.

« Enchanté, Jessie. Tu as passé un mauvais moment, mais je suis là maintenant. »

« Tu n’es pas venu ici pour la fête, toi aussi ? », s’étonna Jessie avant de s’éclaircir la voix. « Tu devrais plutôt aller rejoindre tes amis, non ? »

« Je devrais, oui, mais pour être honnête, ils sont pas si importants que ça ; ce ne sont que des relations de camaraderies superficielles, tu vois ? »

« Je vois très bien, oui. », chuchota Jessie.

Au ton et aux yeux à nouveau baissés de cette dernière, Cassidy comprit qu’elle n’avait pas – ou plus ? – d’attaches amicales. Elle tendit la main et posa doucement sa paume sur l’un des poings de Jessie qui tressaillit et lui lança un regard interrogateur, presque méfiant.

 

« Allez, viens. On sort de là. », lança la blonde en lui souriant à nouveau.

Jessie se mordit la lèvre inférieure, jeta un coup d’œil au-dessus de l’épaule de Cassidy en direction de la sortie des toilettes, comme si elle pouvait voir l’intérieur du bar à travers, et croisa à nouveau le regard de la blonde avant de plisser le nez.

« Tout le monde va me repérer et ils vont tous se moquer de moi pour m’être fait rejeter. Si tu ne l’as pas remarqué, mes cheveux ne passent pas vraiment inaperçus. », lança-t-elle dans un sourire sardonique.

« C’est vrai que t’as une vraie coupe de roitelet huppé. », plaisanta Cassidy d’en l’espoir de faire rire Jessie.

Cette dernière esquissa un sourire amusé avant de hausser les épaules, regagnant brièvement son expression neutre et ses sourcils froncés, les yeux se perdant déjà dans l’espace entre elles.

« Ça va, tu peux me laisser là. J’vais attendre que le bar se vide et je sortirai après. », chuchota-t-elle.

Cassidy se demanda, l’espace d’un instant, si les parents de Jessie n’allaient pas la gronder si elle rentre aussi tard mais elle secoua mentalement la tête ; ce n’était pas le moment de se questionner sur ce genre de choses. La blonde baissa les yeux sur son gros manteau noir à boutons en bois, avec de la fourrure autour du col et autour de la capuche. Elle ne réfléchit pas bien longtemps avant de se redresser, genoux craquants, et de retirer son manteau pour le tendre à Jessie.

« Nan, on va sortir d’ici ensemble. Prends mon manteau ; avec sa grande capuche et sa fourrure, je suis sûre qu’ils ne vont même pas remarquer ta coupe de cheveux. », dit-elle.

Jessie cligna des yeux, étonnée, avant de plisser le front, incertaine.

« Mais tu ne vas pas avoir froid, toi ? », demande Jessie en se levant de son siège et en tendant une main vers le manteau.

« Non, ma voiture est juste sur le parking. »

À cette phrase, Jessie eut un temps d’arrêt, la main toujours en suspens près du manteau de la blonde, et elle leva les yeux pour dévisager Cassidy.

« Je ne vais pas t’emmener dans les bois pour te tuer, j’te promets. », rassura aussitôt la blonde en penchant légèrement la tête sur le côté, un sourire en coin et une lueur amusée dans le regard.

« C’est c’que les tueurs disent toujours… », marmonna Jessie.

Cassidy roula des yeux et poussa un peu plus son manteau à bout de bras.

« Bon, tu l’prends ou tu m’laisse avoir une crampe ? », insista-t-elle.

Sous l’insistance de cette dernière, Jessie agrippa le manteau d’hiver et le passa autour de ses épaules dans un whoosh avant de rentrer ses bras dans les manches. Elle ferma les boutons en bois jusqu’au col puis rassembla ensuite sa longue chevelure sur le côté droit qu’elle cacha à l’intérieur du manteau.

Cassidy approuva dans un hochement de tête. Elle sortit de la cabine et alla se caler contre le comptoir devant le premier lavabo, juste à côté de la sortie, bras croisés, tandis que Jessie s’arrêta devant le lavabo qui était en face de sa cabine. Avec un soupir vaincu, elle ouvrit le robinet grinçant, prenant du savon, et se lava les mains. Elle se passa ensuite de l’eau sur le visage pour se rafraîchir, tâtonnant ensuite pour attraper une poignée de serviettes, et s’essuya le visage. Encore courbée, les mains tenant toujours ses serviettes en l’air, elle tourna la tête vers Cassidy et lui lança une œillade en la regardant de haut en bas sous le sourcil levé de cette dernière.

« T’as pas de maquillage sur toi, je suppose ? », voulu savoir Jessie d’une voix rauque.

La blonde baissa les yeux sur son chemisier et sa jupe sans poches, tirant même sur les plis de part et d’autre de sa jupe.

« Nan, désolé. », répondit Cassidy en haussant les épaules.

« Raaahrrrgh », râla Jessie dans un gémissement de frustration alors qu’elle jetait ses papiers en boucle à la poubelle qui se trouvait en dessous du comptoir.

« Mais ma trousse de toilette doit être dans ma voiture, j’crois. », se souvint Cassidy.

Jessie se calma aussitôt et elle porta à nouveau son attention sur sa nouvelle connaissance.

« Pour quelqu’un qui n’est pas une tueuse en série, tu veux vraiment que j’monte dans ta caisse. », déclara-t-elle sérieusement malgré sa voix sceptique.

Cassidy eut un autre sourire amusé.

« Je ne suis pas une tueuse en série, je t’assure. »

« Même pas un agent d’une organisation mafieuse ? », supposa-t-elle en plissant les yeux alors que Cassidy pouffait.

« Non. », réfuta-t-elle en secouant la tête. « J’ai pas le profil. »

« C’est toujours ceux qu’on soupçonne le moins. », marmonna Jessie en se tournant vers la blonde.

« Tu veux voir ma carte étudiante ? Elle est dans ma poche droite. », proposa-t-elle en gage de bonne foi tout en la pointant du doigt.

Jessie ne se fit pas prier et fourra sa main dans la poche, sentant un bout de plastique rectangulaire, avant de le sortir pour l’analyser.

Université de Céladopole

Cassidy PEVERELL

27 juillet 1975

N° Étudiant : 2073210228302

« Huh… », lâcha bêtement la femme aux cheveux rouges, avant de loucher sur la photo d’identité et de constater : « Et tu n’as même pas une tête de prisonnière… »

« Évidemment. Je suis fabuleuse en toute circonstance. », se vanta la blonde, le nez en l’air.

Jessie souffla pour éviter un rire franc de s’échapper puis elle rangea la carte d’identité dans sa poche. Elle rabattit la capuche à fourrure sur sa tête d’un geste sec, peut-être un peu trop brusquement puisque sa vue fut soudainement cachée et forcée de regarder le carrelage. Elle vit soudainement le bout des bottes noires de Cassidy dans son champ de vision et elle sentit la capuche être réajustée par les mains de cette dernière. En relevant la tête, elle fut accueillie par son petit sourire et ses yeux améthyste chaleureux qui lui retournèrent l’estomac alors que Jessie n’avait même pas pris un verre d’alcool ce soir.

« Voilà. Dès qu’on sort d’ici, tu m’suis de près d’accord ? », dit la blonde doucement avant de faire un pas en arrière et de tendre la main.

Jessie se renfrogna et, au lieu de la prendre, elle rangea fermement ses poings dans les poches du manteau, faisant clairement passer le message.

« J’ai pas b’soin qu’on m’tienne la main. », bougonna-t-elle quand même entre ses dents.

« D’accord madame-la-guerrière. », répondit Cassidy en reprenant sa main, amusée.

Elle pivota sur elle-même, pris la poignée de porte et lançant un regard à Jessie par-dessus son épaule.

« Prête à traverser la zone de guerre ? », lança la blonde sur un ton plaisantin.

Mais sa tentative d’humour ne marcha pas : Jessie resta stoïque sous la couronne de fourrure qui encadrait son visage. Cassidy laissa tomber en se tournant à nouveau vers la porte fermée, ignora l’inspiration fébrile que Jessie prit dans son dos, et ouvrit la porte dont le grincement fut étouffé par la musique les submergeant.

Confiante que Jessie serait sur ses talons, Cassidy se fraya un chemin entre les étudiants aussi vite que ses grandes jambes le permettait, ignorant les appels de ses copines attablées en espérant qu’elle pourrait justifier son snobisme sous l’excuse du brouhaha ambiant. Elle fit une pause à la sortie, s’accordant une brève seconde pour vérifier si Jessie était toujours derrière elle, et lorsqu’elle croisa ses magnifiques yeux bleus, elle ressentit une vague de soulagement. Après un hochement de tête presque imperceptible, la blonde poussa la porte menant à la sortie.

Elle retint une grimace à cause du frisson qui lui parcouru le dos, faisant éclater sa chair de poule, et sortit à l’air libre. Une fois dehors, Jessie à ses côtés, elles ignorèrent les fumeurs à côté desquels elles passaient. Malheureusement, la voix d’un jeune homme s’éleva derrière elles alors qu’elles étaient à deux mètres du groupe, et Cassidy reconnu tout de suite Attila, son camarade de classe un peu beauf.

 

« Bah ? Tu te barres déjà, Cass ? », questionna-t-il sur un ton confus. Cassidy et Jessie s’arrêtèrent sur leurs pas, la blonde se tourna de côté pour lui accorder un peu de son attention tandis que Jessie ne bougea pas d’un pouce, préférant garder son anonymat. Cassidy n’eut pas le temps d’inventer une réponse. Elle vit Attila lancer une rapide œillade à la silhouette de Jessie encapuchonnée, plus précisément à son bas de pantalon et ses baskets sales, et un air de compréhension passa sur son visage. « Ah. Bah dis donc ça n’a pas traîné ! Tu t’es déjà dégoté un coup le soir de la Saint-Valentin, bravo. », lança-t-il alors que de la fumée s’échappait de ses lèvres charnues.

« Ferme-la, crétin. », rétorqua la blonde d’un regard assassin alors qu’Attila perdit son sourire en coin.

« Wow, tout doux Médor. », dit-il en levant les mains en signe de défense. « Pas besoin d’être agressive comme ça. Si j’peux même plus te féliciter… », bougonna-t-il en pinçant sa cigarette entre ses lèvres.

« Plutôt que féliciter les autres, tu ferais mieux d’utiliser ton énergie à chercher une copine qui voudra bien rester avec toi cette fois. », répliqua-t-elle.

Une fois sa pique lancée, Cassidy tourna le nez d’un mouvement de tête hautain, n’écoutant pas les insultes qu’il crachotait sous les rires des autres fumeurs autour de lui, fit un pas vers Jessie en passant son bras au creux du sien et la guida dans son élan à travers le parking. Cette dernière fit un bruit de protestation qui était étouffé par un « Allez, on y va. » chuchoté et le tac tac des talons de Cassidy sur le macadam.

Une fois arrivées près dans la voiture – une Renault Clio Williams bleu foncé – la blonde libéra le bras de Jessie, qui s’empressa de faire le tour pour aller se poster côté passager. Cassidy déverrouilla sa voiture et s’installa au volant, bouclant sa ceinture. Jessie fit de même et les portes claquèrent. Elle fit vrombir le moteur d’un coup de clé, alluma ensuite le chauffage et se frotta les mains. Sur l’horloge, les aiguilles affichaient 19 h 34.

« Désolé pour Attila. Il se croit intelligent mais c’est un juste un gros looser. », dit-elle le temps que la température se réchauffait.

Calée au fond du siège passager, capuche toujours sur la tête, mains à l’intérieur des poches de son manteau et jambes croisés l’une sur l’autre, Jessie garda le silence pendant trente bonnes secondes durant lesquelles Cassidy crut qu’elle ne lui répondrait pas. Sa voix s’éleva brièvement au-dessus du ventilateur chauffant.

« Je sais. »

« Tu connais Attila ? », s’étonna Cassidy alors que Jessie haussait les épaules.

« Non. Pas personnellement. C’est le genre de couillon qui se fait connaître même si tu n’en as absolument rien à foutre de lui. »

« C’est bien vrai. », rigola la blonde.

Encouragé par le rire de sa nouvelle connaissance, Jessie s’ouvrit un peu plus malgré son ton monocorde.

« Un jour, il m’a fait une remarque désobligeante. J’ai pas supporté donc j’ai décidé de lui faire une farce : le coup du pot de peinture rose au-dessus de la porte des vestiaires juste après sa douche. », raconta-t-elle. « À ce jour, il ne sait même pas que c’est moi qui en est à l’origine. »

Cassidy ricana.

« Bien joué. », félicita-t-elle.

Si Jessie avait eu sa capuche baissé, la blonde aurait pu apercevoir un micro sourire étirer les lèvres.

« Au fait, la trousse de maquillage est dans la boîte à gants. », déclara Cassidy tout en allumant la lumière au-dessus d’elles.

Sans un mot, Jessie se pencha et ouvrit ladite boîte à gants pour en sortir une petite trousse rouge et dorée qu’elle posa sur ses genoux. Elle fouilla dedans pour en sortir du mascara, puis ouvrit le pare-soleil juste au-dessus d’elle, approchant son visage du miroir pour avoir une meilleure visibilité. Elle fit la même chose avec un eye-liner, mais s’arrêta à mi-chemin du deuxième œil pour lui lancer un regard.

« C’est waterproof j’espère ? », demanda-t-elle, presque sur un ton pointilleux.

« Évidemment, pour qui tu m’prends ? », répliqua Cassidy, le poil légèrement irrité par l’audace qu’elle avait de demander quelque chose d’aussi évident.

Une fois remaquillée, Jessie s’inspecta une dernière fois dans le miroir, hochant la tête d’un air satisfait, puis rabattit le pare-soleil dans un clap !
Elle lâcha l’eye-liner dans la trousse, zippa la fermeture éclair, puis rangea la trousse dans la boîte à gants. Elle referma la boîte à gants d’un léger coup de pied et s’adossa à nouveau au fond de son siège. Cassidy décida que les bonnes manières de Jessie se passaient de commentaires. Secouant mentalement la tête, elle éteignit la lampe au-dessus d’elles et empoigna le levier de vitesse pour actionner la marche arrière.

« Si on va prendre un café dans un endroit cosy, ça te dit ? », demanda-t-elle en reculant son véhicule.

« Oh un bon chocolat chaud bien crémeux… », soupira rêveusement sa voisine.

« Alors c’est un oui. », déclara la blonde tandis qu’un sourire espiègle contractait ses lèvres et qu’elle s’engageait pour sortir du parking.

Après cette courte interaction, Jessie ne dit plus rien, laissant Cassidy la guider vers leur destination. Au fur et à mesure que la voiture avançait sur la route éclairée par ses phares, la jeune femme aux cheveux rouges s’était encore plus avachie au fond de son siège, dégageant des vibrations qui criaient « ne me dérangez pas, ne me parlez pas » et si Cassidy entendait les reniflements de sa passagère par-dessus la faible musique venant de la radio ou si elle la voyait essuyer discrètement ses larmes du coin de l’œil, elle ne fit aucune remarque.

Alors qu’elles se trouvaient à un feu rouge, Jessie avait croisé les bras et s’était penché contre la portière, la tête contre la vitre, certainement pour se reposer dans une position un peu plus confortable. De là où elle se trouvait, Cassidy pouvait voir une partie de son visage ; elle avait fermé les yeux et ses traits étaient légèrement détendus.

« On est bientôt arrivés. », lui dit doucement la blonde, ce à quoi Jessie bourdonna en guise de réponse.

Il fallut encore deux kilomètres pour arriver à destination. Garé devant la brasserie qui s’intitulait sobrement « Chez Millie », Cassidy releva le frein à main dans un criiic et hésita à couper le contact, ce qui couperait également le chauffage et refroidirait aussitôt l’habitacle. Elle jeta un coup d’œil aux yeux fermés de Jessie, ne sachant pas si elle s’était assoupie ou non. Elle tendit la main vers elle, hésitant entre son genou et son épaule, avant de la poser sur son épaule et de la pousser doucement.

« Jessie ? », appela-t-elle.

Sous les lumières chaudes que la brasserie projetait, Jessie entrouvrit ses yeux.

« On est arrivés au café. », lui dit la blonde à voix basse.

Jessie se redressa et s’étira dans un couinement adorable. Elle déboucla sa ceinture et sortit de la voiture. Cassidy se détacha, coupa le contact et claqua la portière avant de fermer sa voiture et de rejoindre Jessie sur le trottoir.

Une fois les deux filles à l’intérieur, elles remarquèrent qu’il n’y avait que trois clients dans la file. L’horloge au-dessus des menus affichait 19 h 54. Jessie regardait les pâtisseries restantes derrière le comptoir vitré comme si elle était hypnotisée ou comme si allait avoir l’eau à la bouche d’une seconde à l’autre. Cassidy décida de la sortir de sa rêverie.

« Tu voulais un chocolat chaud bien crémeux, c’est ça ? », se souvint-elle.

Jessie cligna des yeux, regarda la blonde, puis reporta son attention sur les pâtisseries dans la vitrine, sourcils froncés de concentration.

« Euh… Maintenant que je vois tout ça, je ne sais pas quoi choisir entre le chocolat et des choux à la crème. », marmonna-t-elle.

« Avec ce qui t’es arrivé, franchement t’as bien mérité de prendre les deux. », lança Cassidy.

« … J’ai de l’argent que pour le chocolat chaud. », admit la jeune femme aux cheveux rouges du bout des lèvres, comme si elle était honteuse.

« Prends le chocolat, je te prends l’autre. », proposa naturellement la blonde.

Jessie la regarda, abasourdie, avant de répondre calmement :

« Tu sais que j’vais jamais te rembourser, hein ? », dit-elle en pensant distraitement au jus de fruit qu’elle n’avait jamais remboursé à Wendy et aux autres ardoises qu’elle collectait un peu partout dans les cafés et les bars.

« Qui a parlé de rembourser quoi ? », répliqua Cassidy.

« J’veux pas de ta pitié… », marmonna Jessie sur un ton acerbe, le front plissé d’incertitude, dans l’espoir que la blonde ne l’entende pas, mais à en juger par le haussement d’épaules de Cassidy, cette dernière l’avait entendu et s’en fichait.

« Attends, me dit pas que tu refuserais une pâtisserie gratuite, si ? », demanda-t-elle en arquant un sourcil alors qu’un sourire taquin s’étirait au coin de ses lèvres.

Les joues roses, Jessie souffla et regarda ailleurs.

« C’est bon, t’as gagné. », capitula-t-elle.

Ce fut leur tour. Comme prévu, Jessie commanda un chocolat chaud bien crémeux et donna les quelques pièces de monnaie sortit de son jean en guise de paiement. Cassidy, de son côté, commanda un café au lait, un lot de choux à la crème de Jessie, et une part de cheesecake pour elle. Elle sortit son portefeuille noir et donna un billet de 10 Pokédollars.

Elles partirent ensuite s’attabler le temps que leurs commandes arrivent. Elles s’étaient installées dans des canapés près d’une fenêtre donnant sur la rue, Jessie avait retiré le manteau noir de Cassidy et l’avait posé à côté d’elle, ne demandant pas à la blonde si elle voulait le récupérer étant donné qu’il faisait suffisamment chaud à l’intérieur, tandis que la blonde avait déposé sa pochette près de sa hanche sur le cuir du canapé.

Le serveur arriva avec leurs commandes, chocolat chaud bien crémeux devant Jessie et le café ainsi que les deux autres pâtisseries devant Cassidy. Elles le remercièrent et il repartit aussitôt derrière le comptoir pour servir d’autres clients.

Attirée par l’odeur douce du café et des mets sucrés, les yeux rivés dessus, Cassidy inspira et fredonna d’anticipation. Elle remarqua un petit biscuit en forme de cœur posé sur le côté de sa tasse. Le café avait dû faire un effort dans leurs différents produits à cause de la Saint-Valentin, pensa la blonde en prenant le morceau entre son pouce et son index. L’espace d’un instant, Cassidy se demanda si elle devait le couper en deux pour en donner un bout à Jessie, mais peut-être que voir une moitié de cœur allait lui rappeler sa confession ratée et qu’elle allait déprimer à nouveau – alors que le but était de lui changer les esprits – donc ce n’était probablement pas une bonne idée. Secouant la tête, Cassidy mangea le petit gâteau en entier avant de lever les yeux vers Jessie.

Elle espérait que son chocolat réchauffait les morceaux de son cœur brisé ; à en juger les paupières fermées et le fredonnement de plaisir de Jessie, sa boisson faisait des merveilles. Dans un petit sourire affectueux, la blonde poussa l’assiette dans laquelle se trouvait les choux à la crème vers Jessie. Cette dernière ouvrit les yeux au bruit et posa sa tasse dans un tintement.

« Merci. », murmura-t-elle en ramenant la coupelle vers elle et en poussant sa tasse de chocolat chaud sur le côté.

En observant Jessie, elle vit cette dernière lancer un rapide regard aux alentours avant de prendre le petit biscuit encore emballé sur le côté de sa tasse et le fourrer en vitesse dans la poche de son jean. Comme si on allait lui voler ou comme si elle le gardait en guise de ration pour plus tard. C’était légèrement préoccupant mais Cassidy décida de ne rien dire. Après tout, elle ne connaissait pas la vie privée de cette fille. Mais peut-être qu’elle pourrait en savoir plus, se dit-elle en se penchant près de la table, un bras posé devant elle.

« Alors… tu es aussi à l’université ? », voulu savoir Cassidy. « Je ne t’ai jamais vue sur le campus. »

Jessie releva ses grands yeux bleus, sa joue gonflée du chou à la crème qu’elle venait de manger.

« Euh… », hésita-t-elle en mâchant lentement. « Je chuis pas chouvent là, je manque des cours parche que j’ai un travail à côté. », avoua-t-elle dans un haussement d’épaules comme si ce n’était pas grave.

Cassidy ouvrit son bâtonnet de sucre et le versa dans son café au lait. Alors qu’elle remuait sa boisson, elle se fit la réflexion qu’une partie des étudiants séchaient beaucoup de cours par ennui ou par contrainte. De toute façon, les enseignants faisaient très peu attention aux élèves qui étaient là ou non.

« Oh ? Tu travailles dans quoi ? », s’enquit-elle avant de porter son café à ses lèvres.

« J’ai un temps d’antenne à la radio de Chéladopole. », répondit Jessie, la bouche pleine. « En général ché dans la matinée mais il arrive que je fache l’aprèm. »

Elle avala bruyamment et prit une gorgée de chocolat chaud pour rincer le tout.

« C’est pas pour me vanter, », se vanta-t-elle en se redressant comme si elle était piquée par un élan de confiance en soi, le nez en l’air, un sourire creusant ses joues et la main sur la poitrine. « Mais j’ai une voix de velours. Mon producteur a dit que les auditeurs a-do-raient m’entendre et il m’a même proposé de caler une deuxième session permanente l’après-midi. »

Cassidy découvrait un côté fanfaron de Jessie qui l’amusait si le rire qui passait la barrière de ses lèvres était une indication.

« C’est une bonne nouvelle, ça ! », félicita la blonde avant de baisser les yeux pour entamer sa part de cheesecake. « Et qu’est-ce que tu présentes exactement ? »

« Meh. », lâcha la jeune femme aux cheveux rouges dans un balayement de la main. « Des trucs ridicules comme un top d’animaux et des faits différents sur leurs espèces. Rien de très intéressant en soit, mais grâce à ma fabuleuse voix et ma narration, je fais un travail formidable pour rendre un truc inintéressant… intéressant. Eh oui, que veux-tu ? », lâcha-t-elle en soupirant d’aise. « C’est ça quand on est une star. »

Cassidy mâchouilla son morceau de tarte et roula des yeux à ses singeries.

« Oui, bon, n’en fais pas des tonnes, non plus. »

« Excuse-moi ? Je n’en fais pas des tonnes », s’offusqua Jessie sur un ton léger en utilisant ses doigts en guise de guillemets avant de croiser les bras d’un air puéril. « C’est la pure vérité. Ça s’voit que tu ne m’as jamais écouté pour dire ça. T’as un walkman ? »

« Pardon ? », lâcha la blonde, prise au dépourvue par sa question alors que sa cuillère, remplie d’un autre morceau de cheesecake, planait entre son assiette et sa bouche.

« Un walkman. », se répéta Jessie. « Un baladeur à cassettes. J’ai des enregistrements chez moi. Je devrais t’les prêter pour que tu vois à quel point ma voix est sublime. Ou mieux, j’pourrais t’les faire écouter. »

Cassidy, aimant les défis à relever, accepta la proposition de Jessie puis elles changèrent de sujet après avoir chacun manger un morceau de leurs pâtisseries respectives.

La blonde apprit ensuite que Jessie adorait faire du lèche-vitrines et passer du temps dans les magasins de vêtements à se déguiser et à s’admirer dans le miroir. Elle adorait également se maquiller et pratiquer des cours de théâtre amateur parce que si son rêve de devenir une célébrité tombait à l’eau – il y avait peu de chances, assurait-elle avec toute la modestie du monde –, elle ferait drama queen professionnelle et elle ne plaisantait qu’à moitié. Elle adorait aussi critiquer les stars dans les magazines peoples et elle trouvait que ce n’était pas absolument pas une perte de temps.

Cassidy, en retour, lui parla des études de gestion qu’elle menait dans le but d’assister sa mère dans l’auberge qu’elle venait d’ouvrir dans la région d’à côté. Ce n’était pas un travail qui l’enchantait, mais elle n’avait pas le choix, avait-elle avoué au haussant les épaules, ce à quoi Jessie avait rétorqué, d’une voix plutôt véhémente, qu’elle devait faire ce qu’elle voulait de sa vie, mais Cassidy, en son for intérieur, doutait de l’assurance dont faisait preuve Jessie. Elle lui avoua également qu’elle adorait chaparder des petits paquets de gâteaux dans le réfectoire du campus car c’était son péché mignon et qu’elle aimait les grignoter devant la mini-télé cubique qui se trouvait sa chambre, même si elle n’avait que les premières 3 chaînes de télé, donc autant dire d’un ennui mortel.

Alors que Jessie riait aux éclats de quelque chose qu’avait dit la blonde, dont le regard se ramollissait à cette vue, Cassidy remarqua le regard scandalisé et haineux d’une vieille peau à l’air chic avec son chapeau à plumes qui passait près d’elles dans le but de sortir. La blonde se retint de justesse à l’envie de lui montrer son majeur en guise de réponse, ayant été bien élevée et ne voulant pas faire de scandale le soir de la Saint-Valentin, mais elle lui lança tout de même un regard assassin pour la faire déguerpir plus vite que ça. La vieille peau marmonna dans ses dents, probablement un commentaire homophobe, puis tourna le nez et poussa la porte du café dans un tintement de carillon.

« Cassidy ? », appela Jessie, faisant redescendre la blonde sur Terre alors qu’elle papillonnait des yeux.

« Pardon, tu disais ? », lâcha-t-elle en se concentrant sur la jeune femme en face d’elle.

« Tu finis pas ta part de tarte ? », voulu-t-elle savoir en pointant ladite tarte du doigt.

Cassidy baissa les yeux sur son cheesecake à moitié fini.

« Non j’ai assez mangé. », répondit-elle en haussant les épaules.

« Je peux ? », demanda Jessie en levant ses sourcils d’un air interrogateur.

« Ça te dérange pas de finir le reste même si je l’ai entamé ? »

« J’ai… peut-être encore un peu faim. », admit-elle en regardant ailleurs et en se grattant l’arrière de la tête, l’air gêné.

Une partie de son aveu était vrai parce qu’elle n’avait pas énormément mangé de la journée, mais elle détestait surtout le gâchis de nourriture. Cela ne semblait pas déranger Cassidy de jeter 3 Pokédollars en l’air mais Jessie, elle, n’avait pas 3 Pokédollars à gaspiller.

« Fais-toi plaisir. », permit la blonde en poussant sa seconde assiette vers Jessie.

Cette dernière prit l’assiette et sa cuillère pour finir la part de cheesecake. Cassidy, de son côté, s’accouda à la table, menton dans la main et tête légèrement penchée en observant la jeune femme engloutir rapidement la pâtisserie tout en poussant les petits morceaux avec son pouce. Alors que Jessie dissipait les miettes qu’elle avait sur ses doigts, le serveur arriva derrière elle, attirant l’attention de Cassidy pendant que la jeune femme aux cheveux rogues, les joues pleines, penchée sur la table, tourna la tête pour regarder par-dessus son épaule.

« Excusez-moi mesdemoiselles. », commença-t-il avec un regard navré, mains jointes. « Il est 21 h, nous devons fermer. »

Autrement dit : elles devaient partir.

Cassidy et Jessie se levèrent et récupérèrent leurs affaires, debout à côté de leur table. Pendant qu’elle boutonnait le manteau noir de Cassidy qu’elle avait à nouveau enfilé sur ses épaules et qu’elle finissait le chou qu’elle avait dans la bouche, Jessie eut le culot de demander un verre d’eau au serveur. Ce dernier lui apporta la commande désirée – non sans un certain agacement. Jessie but l’eau d’une traite et redonna le verre dans la main toujours tendue du serveur avant de se détourner et de partir sans un regard en arrière, le dos droit et la tête haute.

Cassidy, quant à elle, adressa un sourire penaud au serveur malgré la lueur amusée dans ses yeux améthyste. Elle lui souhaita une bonne soirée puis fila en vitesse pour dépasser tranquillement Jessie.

« Je te ramène chez toi ? À moins que tu aies un moyen de transport ? », demanda Cassidy en tourna la tête pour la regarder par-dessus son épaule une fois qu’elles fussent dehors.

« Je suis venue en bus. », répondit-elle en marmonnant dans le col de la veste d’hiver.

« T’habites où ? »

« Soleilville. »

« Oh, c’est à côté. », lâcha simplement Cassidy, avant de faire tinter ses clés dans sa main. « Bon, bah c’est décidé : j’te ramène. »

Et, juste comme ça, les deux filles se retrouvèrent à nouveau dans la voiture de la blonde alors qu’elle conduisait paisiblement pour sortir de la ville, le chauffage allumé et la musique s’échappant doucement des haut-parleurs, direction le voie rapide vers Soleilville.

Une fois arrivées devant la maison de Jessie, les deux filles se détachèrent automatiquement. Cassidy observa la maison en silence : c’était un petit pavillon plein pied, avec une fenêtre de chaque côté et une allée en bitume bordé d’herbe brûlée par le soleil. Le bois de la maison était clairement vétuste, si Cassidy plissait les yeux elle pouvait presque voir des trous par endroits, et la peinture verte pastel – du moins, c’est la couleur qu’elle semblait distinguer grâce à la lumière d’un lampadaire – s’écaillait.

« Merci de m’avoir raccompagnée. », dit la voix de Jessie alors qu’elle jouait avec les boutons en bois du manteau noir de la blonde, attirant ainsi l’attention de la blonde.

« Merci à toi. J’ai passé une bonne soirée. », confia Cassidy dans un doux sourire.

« Tu le penses vraiment ? », s’étonna Jessie.

Un sourire amusé étira ses lèvres tandis qu’elle hochait la tête.

« Probablement mieux que si j’avais été à la fête. », argumenta-t-elle.

Elle vit Jessie mordre sa lèvre inférieure tout en lui lançant une rapide œillade, signe d’hésitation, mais finit par céder à ce qu’elle avait en tête : elle se pencha et entoura les épaules de Cassidy avec ses bras pour lui faire un câlin. Cela surprit la blonde, dont le cœur rata un battement avant de s’accélérer comme s’il passait à la vitesse supérieure.

« Merci. », souffla Jessie avec énormément de poids dans la voix.

Ignorant que son estomac faisait un looping, Cassidy leva un bras pour le poser dans le dos de Jessie. Le tissu de son manteau était quand même vachement doux, elle avait bien fait de l’acheter, se félicita distraitement. La jeune femme aux cheveux rouges blottit sa tête contre son épaule et Cassidy pouvait sentir son parfum bon marché. Tortillées sur le côté et penchées en avant, leurs jambes pliées sur le siège, la position était inconfortable pour toutes les deux, mais elles ne dirent rien.

« Tu es une fille formidable, Jessie. Ne laisse pas un con comme Astin te faire penser le contraire. », lui conseilla-t-elle.

Jessie fredonna en guise de réponse, ne vocalisant rien de plus. Elles respiraient en tandem et Cassidy ferma les yeux pour profiter de l’instant. Elle n’aurait jamais pensé que sa soirée de Saint-Valentin se déroule de cette manière, mais la voici, dans sa voiture, avec une belle inconnue dans ses bras qui était reconnaissante pour le soutien qu’elle lui avait apporté. Malheureusement, le moment ne dura pas longtemps, puisqu’elle sentit l’emprise de Jessie se desserrer dans son dos. Sa tête se releva et elle se redressa pour caler son épaule contre le dossier, toujours assise à moitié de côté, la jambe pliée sur le siège.

« Est-ce que tu penses qu’on se reverra ? », demanda Jessie en triturant à nouveau les boutons à bois de son manteau – probablement un signe d’anxiété.

À ce moment-là, Cassidy reçut un message – qu’elle consulta d’un bref coup d’œil ; sa mère lui demandant de ne pas tarder même si c’était le soir de la Saint-Valentin – et elle se retenue de toutes ses forces pour ne pas montrer d’agacement sur son visage. Elle inspira, verrouilla son écran, et tapota son téléphone dans la paume de sa main tout en bourdonnant en guise de réflexion à la question de Jessie.

« Oui, je suis sûre qu’on se reverra. On peut essayer de faire d’autres sorties ? Si tu me donnes ton numéro, je pourrai t’envoyer un texto et on avisera. T’en dis quoi ? », proposa-t-elle après avoir cogité.

« J’veux bien mais… je n’ai plus de forfait. Je dois recharger et je n’aurais pas ma paie avant la fin du mois. », répondit-elle en sortant son téléphone de sa poche.

Cassidy regarda le téléphone de cette dernière – un Alcatel à touches et à écran éclairé – et elle ne put s’empêcher de le juger : comparé à son propre appareil high-tech, celui-là est un dinosaure et puis qui paie encore avec du forfait ?, s’interrogea la blonde.

« C’est pas grave, note-le quand même dans mes contacts, je t’enverrai un message et tu me répondras quand tu peux. », répondit-elle sur un ton compréhensif.

Jessie fait la moue, certainement déçue de ne pas pouvoir répondre à sa nouvelle amie quand elle recevrait son message, avant de prendre son téléphone et d’y inscrire son numéro. Une fois son téléphone récupéré, Cassidy enregistra rapidement son contact. Jessie retira son manteau et le rendit à sa propriétaire.

« Tiens, merci de m’avoir prêté ton manteau. Il tient bien chaud… Peut-être que je devrais aller en voler un. », suggéra-t-elle à haute voix.

Sa déclaration, énoncée sans aucune honte, fit rire Cassidy tandis qu’elle enfilait aisément son manteau.

« T’es pas possible, toi. », répondit-elle, amusée, en secouant la tête comme si elle n’en croyait pas ses oreilles.

« Excuse-moi mais ça coûte une fortune. Si j’peux faire des économies… », fit-elle valoir en croisant les bras.

« Ah oui ? Et si tu te fais choper par les vigiles ? », défia la blonde en arquant un sourcil tout en reboutonnant son manteau. « L’amende va aussi te coûter une fortune. »

Mais Jessie haussa nonchalamment les épaules tout en croisant ses longues jambes.

« Ils ne m’ont jamais chopé. En plus, j’ai un appareil pour détacher les antivols ; c’est aussi facile que de voler une sucette à un bébé. »

Impossible de ne pas être amusée par les déclarations de son amie, un sourire contractait ses lèvres et cela s’entendit dans sa voix.

« T’es grave, Jessie… », souffla la blonde dans un léger rire.

Mais Cassidy l’aimait bien, pensa-t-elle distraitement. Cela faisait du bien d’avoir un électron libre, qui défiait les lois, toqué à la porte de sa vie bien rangée.

« Bon, je compte sur toi pour rien dire, hein ? », demanda Jessie, le corps tourné vers la poignée de porte pour l’ouvrir mais la tête tournée vers Cassidy, yeux plissés. « Sinon je cafte que tu voles des petits gâteaux au réfectoire. »

Jessie n’attendit pas la réponse à sa menace, elle sortit, claquant la porte, et s’arrêta au niveau de la fenêtre côté passager que Cassidy ouvrit naturellement à l’aide d’un bouton électrique. Elle posa ses mains sur le rebord de la fenêtre et se pencha pour sourire à la blonde.

« Merci encore. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si tu n’avais pas été là. »

« Comme toutes les filles qui ont le cœur brisé ; pleurer sur ton sort ? », proposa Cassidy sur un ton léger et dans un sourire amusé.

« Ha-ha. », répondit Jessie en roulant des yeux mais en ne niant pas les faits. « Oh ! », s’exclama-t-elle soudainement en se redressant et la blonde pouvait presque voir une ampoule s’allumer au-dessus de sa tête. « J’ai presque oublié de te faire écouter mes cassettes ! Viens ! »

Malgré l’encouragement de la jeune femme aux cheveux rouges, Cassidy jeta un coup d’œil à la maison délabrée de Jessie et hésita.

« J’ai le droit de venir ? Tes parents vont pas m’engueuler ? », s’inquiéta-t-elle. Jessie avait beau être à l’université et être adulte, si elle vivait toujours avec ses parents, peut-être qu’elle avait des comptes à rendre, peut-être que ses parents étaient aussi stricts que sa propre mère ?

Cependant, la concernée écarta ses inquiétudes d’un balayement de la main.

« Il n’y a personne chez moi. »

« Mais tes parents vont finir par rentrer non ? », insista Cassidy, pensant que ses parents étaient probablement sortis au restaurant ou ailleurs pour fêter la Saint-Valentin et qu’ils rentraient tard.

Jessie ignora sa question et lui fit un signe de la main tout en avançant à reculons dans son allée.

« Allez, grouille. », répondit-elle.

Dans un soupir vaincu, la blonde coupa alors le contact, se détacha, et sortit de la voiture dans un claquement de porte. Elle fit le tour de sa voiture et pressa le pas pour la rejoindre.

« Tu vas pas me tuer, hein ? », voulu savoir Cassidy une fois qu’elle fut aux côtés de Jessie, devant sa porte en bois.

Sa question lui arracha un rire alors que cette dernière déverrouillait sa porte d’entrée grinçante.

« Allez, suis-moi. »

Puis elle ponctua sa phrase en saisissant la manche de son manteau et l’entraîna à travers le couloir, sans prendre la peine d’allumer une lumière. Malgré la pénombre, Cassidy arriva à distinguer un petit meuble en bois avec des bibelots dessus sur le côté d’un mur tandis que des cadres étaient accrochés à l’autre mur.

Jessie bifurqua à droite dans la pièce du fond tout en poussant la porte. Elle lâcha Cassidy sur le pas de la porte tandis qu’elle continuait son chemin en faisait le tour de son lit. Ce dernier était en travers du chemin, le cadre de la tête de lit était posé contre le mur de gauche, une grande fenêtre sans rideaux qui faisait la longueur juste au-dessus. Juste à côté, contre le mur du fond, se trouvait deux étagères avec plein de bazar sur chaque planche. Entre le lit et les étagères se trouvait une table de chevet, et c’est là que Jessie s’arrêta. Elle alluma la petite lampe et une lumière chaude éclaira un peu la pièce.

Cassidy entra enfin, notant un petit bureau calé immédiatement sur sa gauche tandis que sur sa droite, il y avait un placard avec des vêtements éparpillés comme s’ils avaient voulu sortir, avaient trébuché et s’étaient étalés de tout leur long sur le parquet poussiéreux. La blonde rejoint Jessie qui s’affairait, penchée sur sa table basse : elle était tellement pressée de faire écouter un de ses enregistrements à Cassidy qu’elle se retourna dès qu’elle sentit la blonde dans son dos et lui colla son baladeur, ainsi que son casque, dans les mains sans aucun ménagement.

« Tiens, mets-ça et écoute jusqu’à la fin. », ordonna-t-elle légèrement avant de lever un index vers elle et de sourire légèrement. « Interdiction de retirer le casque, OK ? »

« Euh, OK ? », répondit-elle en levant un sourcil perplexe.

Gardant le walkman dans sa paume, Cassidy plaça son casque sur ses oreilles du bout des doigts, et baissa les yeux pour voir l’index de Jessie enfoncer le bouton Lecture dans un clac.

C’était une berceuse chantée par la voix douce d’une femme. La berceuse durait deux minutes tout au plus. C’était adorable. Après avoir fini, la femme lâcha un rire aérien puis reprit sa voix normale, dont la chaleur pouvait être entendue dans chaque syllabe qu’elle prononçait.

« Et voilà Jessica, la chanson est terminée. Maintenant, fais de beaux rêves, d’accord ? Je t’aime tellement, tu sais ? Bisouus, muwah. »

La voix se tut, la cassette vrombit encore un instant avant qu’un clac ! ne se fasse entendre. C’est à ce moment-là que Cassidy abaissa le casque pour le faire pendre autour de son cou et que la voix de Jessie se fit entendre.

« Alors ? », s’enquit la jeune femme aux cheveux rouges, l’air suffisante, et Cassidy eu la terrible sensation qu’elle venait d’écouter quelque chose qu’il ne fallait pas. « Ça t’embouche un coin, hein ? »

« Je– C’était une très belle berceuse. », répondit calmement la blonde après avoir hésité un court instant. Inutile de mentir, se dit-elle alors que son estomac se retournait.

Les sourcils de Jessie tricotèrent alors qu’elle semblait se demander de quoi son amie parlait.

« Berceuse ? », répéta-t-elle, confuse.

Cassidy acquiesça doucement d’un signe de tête.

« Je… pense que c’est ta mère ? », dit-elle sur un ton incertain.

Quelque chose cliqua dans la tête de Jessie, dont les yeux s’écarquillèrent de panique. D’un geste brusque, elle reprit le baladeur des mains de Cassidy et ouvrit le couvercle sur le côté dans un cliquetis. Sur la petite cassette, à la lumière de la lune et de la lampe de chevet, on pouvait y lire le prénom JANE. Jessie prit une inspiration fébrile et jura dans sa barbe.

« J’aurais dû vérifier. », marmonna-t-elle ensuite en sortant la cassette et en pivotant son buste de moitié pour la poser sur sa table de chevet au-dessus d’une pile de bouquin désordonnée.

« Je suis désolé. », s’excusa profondément Cassidy alors que son estomac se tordait.

L’énergie de Jessie avait l’air d’avoir quitté son corps. Elle agissait sur pilote automatique tout en parlant d’une voix monocorde.

« C’est bon. », dit-elle en tendant mollement le bras pour saisir une boîte en plastique parmi les petites cassettes alignées sur son étagère à côté d’elle. « C’est moi qui t’ai dit d’écouter jusqu’au bout. »

Cassidy l’observa équilibrer la boîtier, la nouvelle cassette et le walkman dans ses deux mains, ayant clairement l’intention d’insérer l’autre enregistrement mais n’ayant pas assez de mains pour tout tenir.

« Jessie… », appela-t-elle doucement en tendant la main pour effleurer son coude.

« Quoi ? », répliqua-t-elle.

Son ton n’était pas tranchant même si elle l’avait voulu. Cette dernière venait de cesser ses mouvements et releva la tête. Cassidy put enfin voir ses yeux. Elle fouilla dans son regard, dans l’espoir d’y voir une lueur de reconnaissance briller dans ses yeux bleus ternes, quelque chose – n’importe quoi – pour la ramener sur Terre. Jessie cligna subitement des yeux et Cassidy fit de même avant de soutenir son regard.

« Tu veux en parler ? », demanda-t-elle doucement avant de lever les mains comme elle l’avait fait dans les toilettes en début de soirée. Et, comme elle l’avait fait dans les toilettes, elle lui laissa le choix. « Pas de pression si tu veux pas. »

Jessie resta immobile, un air mélancolique s’emparant de ses traits mais aucune larme n’embuait ses yeux. Elle pivota pour être face à l’étagère, dos à son lit, et s’assied – ou plutôt, se laissa tomber – sur le bord de son lit tout en posant le boîtier en plastique et la deuxième cassette à côté d’elle. Après un instant d’hésitation, Cassidy la rejoignit et s’assied à côté d’elle. Dans un profond soupir, les yeux rivés sur le baladeur qu’elle tenait toujours en main, Jessie commença son histoire.

« C’était une berceuse que ma mère me chantait quand j’étais petite. Avant de partir à l’étranger, elle a décidé de m’en faire un enregistrement sur cassette pour que je puisse l’écouter même quand elle n’était pas là. Je ne savais pas que c’était la seule chose qui me permettrait d’entendre sa voix encore aujourd’hui. »

Cette fois, Cassidy ne douta pas et posa sa main sur le genou de Jessie en guise de soutien. Son muscle se contracta mais elle ne bougea pas. Elle caressa doucement son genou du pouce en signe de réconfort et Jessie reprit la parole.

« Je l’écoute encore de temps en temps. », avoua-t-elle en triturant les boutons de son baladeur du bout des ongles.

Pour Jessie, entendre à nouveau le chant de sa mère, son rire et quelques mots qu’elle lui adressait avec tout son amour valait de l’or. Et si elle l’écoutait tous les soirs avant de s’endormir et qu’elle pleurait dans ses draps, recroquevillée sur le côté en ayant la sensation de redevenir une petite fille de cinq ans, personne n’avait à le savoir.

« Je suis désolé pour ta perte, Jess. », s’excusa la blonde.

À l’entente de ce surnom, la concernée tourna aussitôt la tête vers Cassidy, qui sentit son estomac faire un looping et son visage se figer. Merde. Elle ne savait pourquoi elle venait de lui donner un surnom. Ce n’était clairement pas le moment.

Jessie lui accorda un sourire navré, les yeux tristes, avant de hausser mollement les épaules.

« C’est bon. Ça fait longtemps maintenant. »

Vu sa mélancolie, ce n’était clairement pas bon mais Cassidy se mordit l’intérieur de la joue pour éviter de le dire à haute voix.

« Mais… », reprit doucement Jessie avant de cogner doucement son épaule et de lui offrir un petit sourire. « Merci, Cass. »

La blonde lâcha un souffle qu’elle ne savait pas qu’elle retenait. Ses joues chauffaient à l’entente du surnom, taquinerie sincère de la part de Jessie, et elle fut reconnaissante que la pièce n’était pas pleinement éclairée sinon elle aurait eu du mal à cacher son rougissement. Jessie bâilla subitement, mâchoire craquante, et Cassidy l’imita quelques secondes plus tard.

« Je vais y aller. », annonça-t-elle en consultant son portable qui affichait 21 h 38 avant de le remettre dans la poche de son manteau.

Jessie se leva, déposa son walkman sur sa table de chevet, et fit un pas pour aller fouiller dans son étagère. Elle se retourna et s’approcha de Cassidy pour lui tendre quelques cassettes tandis que cette dernière se levait et les prenait pour les ranger dans les poches de son manteau.

« Tiens, ce sont mes plus belles performances ; les mots de mon chef, pas les miens, évidemment. », lança Jessie, une main sur la poitrine alors que son air vantard refaisait surface.

« Merci. Je vais pouvoir les écouter sur le chemin du retour grâce à mon autoradio. », dit Cassidy dans un sourire facile.

« Oh. J’avais pas fait gaffe que tu avais un autoradio. », lâcha-t-elle en se grattant le menton.

La blonde lui sourit d’un air espiègle tout en lui faisant un clin d’œil.

« Je te dirais ce que j’en aurai pensé une fois rentrée à la maison. », taquina-t-elle.

Jessie gonfla ses joues et souffla. Elle croisa ses bras comme si elle était vexée, presque comme une adolescente, et Cassidy trouva cela adorable et amusant à la fois.

« Tu verras que j’ai raison quand j’te dis que j’ai une voix magnifique et que je peux intéresser n’importe quels auditeurs. »

Cassidy ricana.

« Laisse-moi juger par moi-même. »

Jessie sur les talons, elle quitta sa chambre, longea le couloir, et passa la porte d’entrée avant de regagner sa voiture. Avec une dernière vague envers la jeune femme aux cheveux rouges, elle démarra et quitta le quartier.

.

.

Avant de pousser la porte de chez elle, Cassidy tapa un message sur son téléphone portable et envoya le texto à Jessie. Puis elle fit une pause, les pouces planant au-dessus de son clavier, décidant de taper rapidement un second message et de cliquer sur la flèche d’envoi avant qu’elle ne puisse se dégonfler.

D’accord, tu avais raison : tu as une belle voix et tu arrives à intéresser les auditeurs.

Et tu as réussi à charmer une auditrice de plus ;-)

– Cassidy

2 votes. Moyenne 5.00 sur 5.

Ajouter un commentaire
 

Date de dernière mise à jour : 19/02/2024

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site