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Le jeu et la vie

« Échec et mat ! » clama James. 

 Dans la salle de divertissement nouvellement aménagée de la base de la Team Rocket, Jessie et James venaient de disputer une partie d’échecs sous les regards curieux de leurs collègues. Jessie se rejeta dans son fauteuil.

 « Tu es vraiment imbattable, James! dit-elle. Tu nous as tous battus l’un après l’autre! »

 « Mais je dois avouer que c’est toi qui m’a donné le plus de difficulté, Jess! »

 Les conversations autour reprirent. Chacun parlait de l’étrange talent de James pour les échecs. Peut-être qu’il en avait essuyé tellement qu’il connaissait le sujet à fond.

 « C’est bizarre que quelqu’un d’aussi bête que James puisse se montrer aussi brillant à ce jeu! » fit remarquer Miaouss, qui poussait d’un air contrarié une petite balle bleue.

 « J’imagine que c’est inné… » conclut en soupirant Jessie.

 Quelques jours passèrent au cours desquels James affina ses stratégies et devint de plus en plus coriace. Puis, au bout d’une semaine, il fut appelé au bureau du Boss. Il s’y rendit en se questionnant sur le pourquoi de cette convoquation. Il pénétra dans la luxueuse pièce, se mit au garde-à-vous et 
attendit.

 « James, certains agents m’ont informé de votre don pour les échecs. » dit le boss d’un ton calme et posé, celui qui faisait le plus peur.

 « Je sais, boss, mais Jessie et moi on essaye, mais… » commença James.

 -         Je ne parle pas de ceux-là! Je parle du jeu!

 -         Ah… Euh, oui, Boss… le jeu…

 -         Quoi qu’il en soit, ce talent tombe à pic.

 Il se retourna dans son large fauteuil. Un panneau de mur coulissa, révélant un écran sur lequel s’afficha une carte quadrillée.

 « Cela, reprit le boss, représente le lieu où se déroulera le combat. Mon agent infiltré à l’OATR (oganisation-anti-team-rocket) m’a appris qu’ils comptent lancer une offensive contre notre base. »

 James fronça les sourcils. L’OATR avait été disloquée par Giovani, il y a longtemps. Y avait-il à nouveau une organisation? Le Boss tapota quelques boutons. Chacuns des secteurs de la zone fut numéroté à l’aide des chiffres 1 à 8 et des lettres A à H. Puis, se retournant, il demanda à James avec un sinistre sourire :

 « À quoi cela ressemble-t-il? »

 « À un échiquier. » répondit péniblement James.

 « Exactement. À cause de cela, VOUS conduirez la contre-attaque. »

 James s’étrangla, puit se reprit. Il devait faire ses preuves.. Giovani poursuivit :

 « Les lignes ennemies. » Deux rangées de pièces diverses apparurent en haut de l’échiquier.

 « Nos troupes. » Deux lignes semblables à celles du haut apparurent en bas.

 « Nos huit pions seront des patrouilles de fantassins (5 agents chacunes). Ls ont des pokémons plutôt faibles qu’il est mieux de faire combattre ensemble. 
Attention, ils ont l’interdiction de reculer. Les tours seront une importante force de frappe. D’excellents agents. Très bons pokémons. Les cavaliers sont camouflés et spécialisés dans les attaques surprise. Pokémons plante, surtout. Les fous sont des duos très rapides car ils chevauchent leurs pokémons, très puissants. Le roi, c’est la base. La reine, un agent unique, à qui je confierai mes meilleurs pokémons. Elle a toute liberté de mouvement. Puis-je compter sur vous,  James? »

 James prit une longue inspiration.

 « Oui, Boss. »

 James fut introduit dans son lieu de travail. Un immense ordinateur. L’écran représentait la zone, avec une rose des vents. Des deux côtés du siège, des séries de boutons, un micro, et un appareil de communication directe avec le boss. Aussitôt assis sur le siège, l’écran de communication s’alluma.

 « Vous êtes prêt, James? » demanda Giovani, une étrange lueur dans les yeux.

 « Oui boss. »

 « Oh, dernier détail. Je crois que vous seriez interessé à savoir qui tient le rôle de votre reine. Il s’agit de votre coéquipière, Jessie. »

 « Jessie?!? »

 « Exact. Voyons comment vous allez vous débrouiller. »

 « Mais b… »

 Mais il parlait à un écran désormais vide. James tremblait par secousses en fixant l’icône « Re » sur l’échiquier. Un pion adverse s’avança de deux secteurs. Le combat commençait.

 « Pion 4, deux secteurs au nord. »

 « Entendu. »

 James suait abondamment. Une partie normale, se disait-il, c’est une partie normale…

 « Fou 1, 3 secteurs au nord-est. »

 « Rodger. »

 James commençait à prendre confiance quand l’icône P2 disparut de l’écran. Sa gorge se serra.

 « Tour 2, 2 secteurs au sud. »

 « Pion 8, 1 secteur au nord. »

 « Cavalier 2, capture en A6. »

 Un pion adverse disparut. La partie allait bon train. Puis, soudain, il se rendit compte qu’il n’avait plus le choix.

 « Reine, 4 secteurs au nord. »

 « Compris. »

 Il avait dû sortir Jessie. Il esquiva quelques attaques et perdit l’une de ses tours. Les rangs ennemis diminuaient plus vite que les siens. Il devait continuer. P8 disparut. Puis F2.

 « James! »

 Il sursauta.

 « Oui, boss? »

 « Tout va bien? »

 « Oui boss. »

 « Parfait. »

 L’écran s’éteignit à nouveau. James essuya son front avec son gant.

 « Fou 1, 2 secteurs au sud-est. »

 « Cavalier 1, rendez-vous en C4. »

 « Reine, 1 secteur à l’est. »

 « Okay. »

 « On y va. »

 « D’accord, James. »

 Entendre Jessie dire son nom le rendit encore plus nerveux.

 Quelques minutes plus tard, l’affreuse vérité lui apparut. Il regarda à droite. Puis à gauche, dans un fol espoir. Aucune alternative. Il devait sacrifier sa reine. Sacrifier Jessie.

 « Reine… 3, non! 2… non, 3 secteurs au nord! »

 Il avait presque crié. Une tour ennemie s’avança. « Re » disparut.

 « Jessie? »

 Rien.

 « Jessie, je m’excuse… »

 Pas de réponse.

 « Jessie… (change de bouton) Tour 1, 4 secteurs à l’ouest. Échec et mat. »

 L’écran devint noir.

 « Jessie… »

 Il s’écroula.

 Une violente gifle le secoua.

 « James! »

 « Jessie? »

 Un silence. Puis…

 « Non. »

 « Boss? »

 « Félicitations, James. Vous avez gagné. Très jolies manœuvres. »

 « M’en fiche. Jessie… »

 « Elle vous attends au réfectoire. »

 « Quoi? Mais… »

 Giovani lui fit signe de se taire, et désigna l’ordinateur.

 « Très belle simulation. On s’y aurait cru.»

 « Que… Quoi? Une simulation? »

« James… Bien sûr que c’était une simulation. Un test, pour vous. Me croyez-vous bête au point de VOUS confier une mission d’une telle importance? Tss tss tss… N’empêche que je vous augmente.»

 « Mais… »

 « Allez, James, on vous attends. (Il s’adoucit). Je suis très fier de vous. »

 « Merci, boss. »

 Il se leva et sortit du bureau, encore troublé. Enfin, peu importait. Jessie l’attendait.

 FIN 
 Ester

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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