- Une fois de plus la Team Rocket s'envolent vers d'autres cieux ! *CLING*
C'est donc après un enième décollage toujours trop souvent précipité que notre célèbre équipe de la Team Rocket atterit en plein milieu d'un bois. Miaouss et Jessie empetrés dans des lianes, tentaient tant bien que mal de se libérer de l'emprise des plantes tandis que James, qui venait de s'étaler tel une pâte à crêpe au sol, se relevait difficilement.
- Jaaaaaames, implora Miaouss, aide-nous !
- Ah o-oui bien sûr.
Le jeune homme se dirigea directement vers Jessie, mais cette dernière prit un air contrarié et lui rétorqua qu'elle pouvait se sortir de là seule. Une petite moue déçue apparut sur le visage de James qui ne comprenait pas sa réaction.
- Jessie, tu es sûre que tu ne veux pas un peu d'ai...
- JAAAAAAAAAMES, qu'est-ce que t'attends ?! s'écria le chat Pokémon, impatient face à l'ineficacité de son ami humain.
- Ah oui....excuse-moi Miaouss.
Quelques minutes plus tard, tout le monde touchait enfin terre. James avait rapidement délivré Miaouss des lianes, quant à Jessie, elle avait réussi à atteindre la Pokéball contenant Séviper et lui avait ordonné d'utiliser un queue poison pour l'aider à se dégager. Le jeune homme ne comprenait pas : il lui avait gentiment offert son aide, et voilà qu'elle la refusait, préférant la solution la moins facile. Dans un soupir, James se remémora les évènements survenus plus tôt dans la journée. Tous trois étaient tombés nez-à-nez avec un couple de dresseurs qui leur avait proposé un duel "d'amoureux". Ignorant le terme de ce match, Jessie et lui avaient sauté sur l'occasion pour les affronter afin de capturer leur Pokémon une fois affaiblis, un Nidoking et un Nidoqueen, ce qui équivalait sans aucun doute à une très grosse prise. Mais rien ne s'était passé comme prévu : le binome rocket s'était retrouvé dans une violente dispute et en plus d'avoir perdu le duel, ils avaient également râtés l'occasion de capturer le Pikachu du morveux, lui aussi aux prises avec sa partenaire de voyage Flora. D'aussi loin qu'il se souvenait, James se rappelait qu'une prise de tête aussi fulgurante entre sa coequipière et lui n'avait pas éclaté depuis au moins un bon paquet de mois...enfin, certes ils s'étaient disputés pendant une partie de l'après-midi, mais au moment opportun, leur duo fusionnel s'était à nouveau reformé, comme si toutes les tensions actuelles n'existaient plus. Ou du moins, c'est ce qu'avait pensé le jeune homme. Car au vu de l'attitude de Jessie, il était évident de déduire que cette dernière gardait une certaine rancune contre lui. Ahlala, que les femmes sont compliquées, pensa t-il, surtout quand elles sont comme Jessie. Il jeta un rapide coup d'oeil en direction de sa partenaire qui marchait juste derrière lui, les bras croisés sur sa poitrine. James ne put s'empêcher d'esquisser un sourire : même quand elle boudait, il la trouvait irrésistiblement craquante. Non, il n'avait pas voulu penser ça, non ! C'est en essayant de chasser le rouge qui lui montait aux joues qu'il se retourna franchement vers ses deux équipiers.
- Hum les amis...la nuit ne va pas tarder à tomber...on devrait peut-être camper ici, bégaya t-il en espérant ne pas attirer les foudres de Jessie.
- T'as pas tord Ja-james ! Après cette journée chargé en émotions, je n'ai qu'une hâte : m'enmitoufler dans mon sac de couchage et faire un gros dodo ! rétorqua Miaouss, au comble de l'enthousiasme.
- Sauf que vous oubliez un détail vous deux.
La voix de Jessie, sèche et ihnabituellement calme vint transcender la joie éprouvée par le chat Pokémon.
- Nous n'avons rien sur nous. Pas de tente, pas de vêtements de rechange, pas de sac de couchage, pas de nourriture, rien ! L'idéal, si nous voulons passer une nuit avec un minimum de confort, serait de retrouver notre montgolfière que nous avons laissés, par inadvertance car nous devions trop être occupés à nous disputer -elle fusilla James du regard-, ce matin dans la clairière. C'est bien beau de vouloir camper ici, mais encore nous faudrait-il de quoi le faire.
Le discours de Jessie avait cloué les deux mâles sur place. Quand leur amie aux cheveux roses réfléchissait -évènement très rare me diriez-vous-, elle ne faisait pas dans la dentelle.
- Elle marque un point James. On devrait continuer d'avancer.
-NON. Je refuse de faire un pas de plus dans cette forêt, alors que dans quelques minutes, il fera trop noir pour avancer. On ne sait pas sur quoi on risque de tomber, et je ne préfère pas m'aventurer dans un lieu que je ne connais pas, surtout avec la fatigue que nous éprouvons, déclara James, fier de son argument.
Une veine éclata sur le front de Jessie.
- Oh, je vois. Le graaaand James, qui veut toujours maitriser la situation a peur des bois ? Eh bien, James l'homme fort de l'équipe va sûrement nous trouver une solution alors ?
Le ton de son équipière frôlait à peine l'ironie. Miaouss qui sentait la tension entre ses deux équipiers laissa échappait une goutte de sueur. Pitié, faîtes que l'ambiance ne se dégrade pas comme cet après-midi, pria t-il silencieusement.
- Désolée Jessie, je n'ai pas encore été doté de pouvoirs magiques qui font apparaître les sacs de couchage, mais j'ai au moins de quoi faire du feu et je pense que pour ce soir, nos vestes feront l'affaire afin de nous tenir chaud. Miaouss viendra se blottir contre nous et on se lèvera tôt demain pour aller chercher à mang...
-Oh, des allumettes et des vêtements en guise de couverture ! Ma foi James, tu as réponse à tout ! Pfeuh. C'est pathétique, même pour ton niveau intellectuel.
Là, elle dépassait les bornes. James en avait de la patience, ah ça oui, mais quand on s'attaquait à son amour propre -et pas pour la première de la journée qui plus est-, il fallait s'attendre à ne pas bien se faire recevoir par le jeune homme.
- Eh bien, vas-y dans la forêt, ne te retiens pas ! Puisque tu es si courageuse ! Ne compte pas sur moi pour venir te chercher si un Ursaring te capture pour t'enfermer dans sa tanière !
- La compagnie d'un ours mal léché, ne t'en fais pas, avec toi j'y suis habitué !
- Vous n'aurez aucun mal à vous entendre, il a aussi mauvais caractère que toi !
- Peut-être, mais lui il sent meilleur !
- Roooooh, ça c'est vraiment petit Jessie ! Même venant de toi ! Je n'arrive pas à le croire ! Es-tu à ce point immature pour m'en vouloir encore ?! Je pensais que tout c'était arrangé entre nous plus tôt ! Pourquoi reste-tu en opposition face à moi alors que je veux simplement être sympathique avec toi Jessie ?!
- Tu as dis que j'étais moche ! Tu l'as même chantonné, et après c'est moi qui suis immature ?! Je trouve que tu as du culot de te prétendre sympathique avec moi, James.
La colère de James redescendit d'un cran. L'avait-elle pris aussi mal que ça ?
- Je.....tu sais très bien que je ne le pensais pas, que je voulais juste t'embêter. Ce qui a apparement très bien fonctionné, je le constate...mais ne m'en veux pas.
- Il fallait y penser avant d'ouvrir ta bouche. Tsss. Les hommes, tous pareils. Ils ne savent que s'excuser mais par contre, pour se remettre en question au moment opportun, là il n'y a plus personne. Moi je continues dans la forêt, reste là si tu veux James, je ne te veux pas dans mes pattes. Miaouss, que fais-tu ?
- Jess....James a pas tord, je crois que nous sommes tous les trois à bout, et que rester ici pour la nuit ne nous ferait pas de mal. Personnellement je suis exténué et...
-N'en dis pas plus. J'ai pas besoin de vous deux de toute manière.
Et sur ces dernières paroles, que la jeune femme s'engouffra activement dans l'obscurité de la forêt. Miaouss soupira et, soulagé que le calme soit retombé à présent, se laissa tomber sur le sol. Durant plusieurs minutes d'un interminable silence, le chat se demanda où leur équipière féminine s'était enfuie, commençant à réellement s'inquiéter. Alors qu'il s'apprêtait à fermer les yeux pour trouver un soupçon de paix intérieur , le bruit produit par James qui venait de s'accroupir à côté de lui le mena à rouvrir un oeil.
- Elle a vraiment sale caractère ta copine James. Bon tu n'y as pas été de main morte non plus, il faut l'avouer mais tout de même...heu, tu fais quoi en fait ?
James affairé à tracer dans la terre une croix de taille remarquable se redressa.
- Une croix, pour marquer notre emplacement. Miaouss tu vas aller chercher du bois et quelques fruits, histoire de ne pas se coucher le ventre vide.
- Eh oh, t'es marrant toi ! Pourquoi ce serait à moi de faire les corvées hein ? Puis pourquoi tu dessines une croix au juste ? Tu comptes pas rester là ?!
Le jeune homme se releva, épousseta la poussière sur son pantalon et tendit des allumettes au chat Pokémon.
- Tiens. Essaye de ne pas provoquer d'incendie surtout.
- Je sais me servir d'allumettes, je ne suis pas un félin crétin ! Non, mais tu vas où là ?!
- Retrouver Jessie. C'est de ma faute si elle est partie, je veux en finir avec cette dispute.
- Elle reviendra avant l'aube, avec un soupçon en moins d'orgueil. Là tu pourras espérer lui parler sans qu'elle ne te repousse mon vieux.
- S'il lui arrive quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais.
- Et moi, s'il m'arrive quelque chose, tu y as pensé ?!
- Depêche-toi de faire un feu Miaouss ! Je n'en ai pas pour longtemps ! échappa le jeune homme avant de pénétrer à son tour dans la noirceur, devenue maintenant totale, de la forêt.
- Nyah....On ne m'écoute jamais moi ! Humpf...j'ai pas le choix...j'espère qu'ils aiment les baies qui piquent ! Qu'ils ne comptent pas sur moi pour leur laisser les meilleurs fruits, ah cha non !
A quelques kilomètres de là, le jeune rocket essaya tant bien que mal de s'orienter dans cette forêt dense. Essouflé, cerné par une pléthore d'arbres tous identiques, il n'avait aucune idée de la direction qu'avait prise son amie. A la vitesse avec laquelle elle s'était empressée de détaler, il ne savait même pas si elle ne se trouvait pas déjà dans la clairière à cette heure-ci. James, désemparé, prit une pause et s'agenouilla contre le sol humide. C'est alors qu'un objet d'un rouge vif captiva son attention, dissimulé au pied d'un buisson : une Pokéball. Comme tout bon voleur qui se respecte, il s'empara de la sphère et voulut la fourrer dans sa poche, quand un parfum familier le retint. Senteur pétale de rose. Une fragrance qu'il affectionnait tout particulièrement et dont il connaissait bien la propriétaire. Confiant, James lança la Pokéball en l'air, et dans un flash multicolore, apparût le bulbe bleu qui les accompagnait.
- QUUUUUUUULBUTOKE !
Etonné, voire même au bord du soulagement, le Pokémon se rua sur James, faisant virevolter ses bras dans tous les sens.
- Qulbutoké, calme-toi ! Où est Jessie ? Pourquoi n'es-tu pas avec elle ?
Qulbutoké essaya tant bien que mal de mimer la démarche pesante d'un Pokémon à l'apparence robuste. Il se mit à crier, comme s'il voulait imiter le cri d'une créature enragée. Bien qu'il ne comprenait pas vraiment de quoi il s'agissait, James ne fut pas vraiment rassuré par ce que le Pokémon bleu tentait de lui montrer. Il tenta de garder son sang froid et arrêta Qulbutoké qui commençait à taper ses bras contre son ventre, tel un gorille furieux.
- Ok, j'ai pas tout capté mais bien assez pour comprendre que Jessie est en danger. Ecoute-moi...saurais-tu m'indiquer où elle est ?
Qulbutoké stoppa net ses agissements et scia négativement la tête, un air deséspéré sur son visage. Le jeune homme serra ses poings, visiblement irrité.
- Rah. J'aurais du la retenir. Pourquoi lui ais-je dit toutes ces méchancetés ? Ah ça oui, pour lui jeter des insultes à la figure, sans problème, mais quand il est question de lui avouer ce que je ressens vraiment....je suis un idiot.
James, dans un élan mélodramatique, chuta par terre, des larmes coulant sur ses joues. Se sentant inutile et terriblement coupable, Qulbutoké lui tapota l'épaule, essayant tant bien que mal de le consoler.
-Qulbuuuuu...
- Snif. Tu as raison Qulbutoké, snif, je ne dois pas me laisser abattre. Oui...
D'un bond, le jeune homme se leva et frotta ses yeux pour enlever les dernières traces de larmes qui lui restaient. Son regard était à présent déterminé.
- Jessie a bien dit que j'étais l'homme fort de l'équipe ? Eh bien, je vais lui prouver que je peux la secourir et la ramener saine et sauve au campement. Qulbutoké, j'ai une idée ! Je vais utiliser Eoko. Grâce à sa queue, il peut retrouver et indiquer dans quelle direction se situe un son ou une odeur précise. Je vais lui faire humer ta Pokéball, il vaut mieux que tu retournes à l'intérieur. Merci de m'avoir redonné du courage !
Et c'est dans un cri de satisfaction que le bulbe bleu regagna sa Pokéball. James fit à son tour sortir Eoko qui s'enroula autour de sa tête, chantonnant paisiblement. Le rocket enleva son petit Pokémon carillon et le fixa droit dans ses pupilles jaunes.
- Eoko, je sais que je te demande rarement de l'aide mais là, c'est une extrême urgence. Mon ange, pourrais-tu retrouver la trace de ce parfum ? C'est celui de Jessie...
Lisant la gravité de la situation dans les iris de son dresseur, Eoko se concentra sur l'odeur de la Pokéball que lui tendait James et ferma ses paupières, se laissant balotter par le souffle du vent. Apparement, cela paraissait chose compliquée car le protégé du rocket semblait faire appel à toute son énergie pour détecter ne serais-ce qu'une nuance semblable au parfum rosé.
- Je t'en supplies Eoko...
Une lueur pourpre émana du corps d'Eoko, ce dernier, grâce à sa capacité Synchropeine, ressentait plus que jamais l'émotion de son dresseur, profondément attaché à la vie de son équipière. Sa queue sembla désigner une direction plus à l'est et son état de transe laissa place à une fatigue immense. Le petit Pokémon vacilla mais heureusement, James le fit revenir dans sa Pokéball avant qu'il ne perde totalement connaissance.
-C'est bien Eoko, ton aide m'a été précieuse. Maintenant je sais où me diriger.
James se mit immédiatement en route, foncièrement vers l'est. Peu importe les branches qui lui fouettaient le visage ou les ronces qui aggripaient son pantalon, lui déchirant quelques bouts de tissu au passage. Il fallait impérativement qu'il la retrouve et le plus vite possible. Et si elle était en grave danger et que la plus infime seconde comptait ? Il ne pouvait pas s'arrêter, il allait forcément tomber sur elle à force de courir. Et là, il pourrait lui dire. Lui dire à quel point il aimait son parfum.
Sans s'en apercevoir, sa course effrénée le fit déboucher sur un petit étang, dans lequel se reflétait la lumière de la lune. Et au bord de l'eau, une silhouette fine se dessinait malgré la pénombre. Prudent, James s'approcha à pas de loups mais quand il reconnut l'ondulation des cheveux roses de son équipière, il accourut vers elle. Jessie. Elle demeurait inconsciente, sa jambe droite déchaussée trempant dans l'eau et de nombreuses cicatrices et égratignures venant parsemer son visage de porcelaine et son uniforme. Mais, dieu soit loué, elle respirait. Le sommeil avait du l'emporter après, ce que James devinait, une poursuite des plus rudes. Le jeune homme se demanda pourquoi elle avait pris la peine d'enlever sa botte pour poser sa jambe dans l'eau du lac. Avec toute la précaution du monde, il la souleva, et constata avec horreur que son genou était ensanglanté. La jeune femme avait sûrement du chuter sur un rochet, et écorchée vive, son seul recours avait été cet étang. Il reconnaissait bien là ses réflexes d'ancienne apprentie infirmière : toujours désinfecter une plaie. Sacrée Jessie, pourquoi fallait-il que son impudence la punisse aussi sévèrement ? En tout cas, James aurait bien voulu en apprendre plus sur les raisons de cette blessure mais, aussi curieux était-il, il n'osait pas réveiller son équipière. Non pas qu'il redoutait des représailles mais surtout, il ne voulait pas interrompre le sommeil bienfaiteur de son amie. Ainsi, emportée au creux des bras de Morphée, sa partenaire semblait tellement plus...vulnérable. Lui qui l'avait connu si transportée par la colère aujourd'hui, se délectait à présent de la serenité dans laquelle tout son corps se trouvait plongé. Sa poitrine se soulevait au gré de sa respiration et ses cils allongées papillonaient presque imperceptiblement comme si elle était perdue dans un rêve. James aurait pu la contempler pendant des heures. La douce pâleur lunaire donnait à son corps l'aspect d'une nymphe venue se ressourcer au coeur de la forêt, et ses lèvres, recourbées, lui conféraient un air innocent, tellement candide, à la limite de l'envoutement. Une petite coupure visible pour le jeune homme qui s'attardait sur la bouche de Jessie, se révela à la commissure de ses lèvres. James, ne sachant pas vraiment ce qu'il faisait, se pencha vers cette coupure, qui la tentait, il faut l'avouer,beaucoup moins que les lèvres rubis de sa compagne. De sa main gantée, il caressa la joue de sa Jessie, son parfum miraculeux lui chatouillant les narines. Quel bonheur de la savoir en vie. Pendant un moment, il s'était imaginé le pire, la voyant allongée comme morte sur le sol de la forêt. Heureusement, elle s'était battue, n'avait pas laché prise et avait même eu la présence d'esprit de venir ici pour se soigner. C'est bien ma Jessie, pensa -t-il, qui ne perd jamais les priorités de vue. Dorénavant, lui non plus ne les perdrait pas. Plus jamais il ne la disputerait, ne la sermonerait d'injures qu'il n'oserait à peine penser. Il ferait en sorte de l'épauler durant les concours, jusqu'à gagner un ruban pour elle s'il le fallait. Il ferait tout pour qu'elle soit fière de lui et qu'un sourire éclaire son visage de poupée.
- Il y a longtemps maintenant, Miaouss nous avait conseillé, après nous avoir retrouvé sur l'Ile du Bounty, de ne jamais perdre de vue ce qui réellement nous rend heureux. J'ai fais le choix le jour où j'ai fuis mon manoir pour la deuxième fois, de suivre ce que mon coeur me dictait : retourner au sein de mon équipe de la Team Rocket pour trouver le bonheur. Pourtant je ne prends conscience que maintenant de la véritable cause de cette décision. C'est toi. Après tout ce temps, oui, ça a toujours été toi. Et c'est justement cette nuit, alors que j'ai appris que je pouvais te perdre, que j'ai compris combien tu m'étais précieuse. Tu es la première à m'avoir accepté tel que j'étais, à me tendre cette main que tout le monde m'avait refusé. A me donner, à ta manière, l'affection que j'avais tant cherché. Je ne rêve que depuis le jour où j'ai compris que je t'aimais, de te rendre en retour cette affection. Mais pour cela, me laisseras-tu atteindre ton coeur recouvert par toutes tes épines ?
A mesure qu'il chuchotait, le jeune homme se rapprocha lentement du visage de sa meilleure amie, la frôlant presque du bout du lèvres.
- Me laisseras-tu me noyer dans ton océan de pétales de roses sans me piquer si je m'approche trop ? Je ne veux que te rendre heureuse Jessica...je t'aime. Et je ne laisserais plus rien me séparer de toi.
Alors qu'il allait deposer un baiser sur sa joue endolorie, la jeune femme sembla doucement s'éveiller. James se retira, faisant mine de ne s'intéresser qu'à sa jambe blessée, ses joues ayant viré au rouge tomate et son coeur battant la chamade comme un fou. Jessie se redressa doucement et serra ses dents quand elle sentit la douleur de son genou la lancer à nouveau.
- Arf...Il faut vraiment que je me mette dans de drôles de situations...tu dois jubiler James ! Toi qui voulais me prouver que continuer dans cette forêt était une mauvaise décision.
- NE SOIS PAS STUPIDE !
- Hum...?
Des larmes perlaient au bord des yeux du jeune homme qui venait de perdre son calme. Il appuya ses mains sur l'épaule de son amie, la regardant droit dans les yeux.
- Tu penses réellement que je suis content de te savoir ainsi, juste par fierté ?! Quand je t'ai aperçu couchée sur le sol couvertes d'égratignures, j'ai eu la plus grande peur de ma vie Jessie ! Ne me refais plus jamais ça !
- Oh....je...pardon...
Devant l'expression déconcertée de son amie, James retrouva petit à petit son calme. Sa prise sur l'épaule de Jessie se fit plus réconfortante et un petit sourire vint marquer son visage.
- Non, c'est moi...je me suis emporté. Je n'aurais pas du te dire toutes ces choses, aussi bien cet après-midi que ce soir. Je ne pensais aucune d'entre elles.
- Eh bien...je ne t'ai pas fait de cadeaux non plus à vrai dire. Et puis, je n'aurais pas du rester en colère contre toi et partir ainsi alors que moi-même je ne voulais pas vraiment explorer cette forêt.
- N'en parlons plus. Bon, je vais te faire un garrot pour que le sang arrête de s'écouler. Tiens, ne prends pas froid, ce serait dangeureux dans ton état.
James enleva sa veste et la posa délicatement sur les épaules de la jeune femme qui le regardait avec de grands yeux étonnés. Puis il arracha un bout de son pantalon déjà troué de toute manière, et commença à le nouer autour de la plaie de son amie.
- Raconte-moi ce qu'il t'ai arrivé Jess...
- Quelques minutes après que je me sois enfuie dans la forêt, je suis tombée nez-à-nez avec un Brouhabam peu commode. Je devais de toute évidence être sur son territoire donc il s'est énervé...j'ai appelé Séviper au combat, mais tu connais mes Pokémon...il n'a pas fait long feu face à ce gros lourdeau donc j'ai fais sortir Qulbutoké pour qu'il me protège. Brouhabam a utilisé Hurlement, ce qui a immédiatement fait retourner Qulbutoké dans sa Pokéball. Puis il a tapé du pied par terre, et paniquée, j'ai lachée la Pokéball de Qulbutoké et elle est tombée je ne sais où...ça m'ennuie, vraiment. D'autant plus que ce Brouhabam s'est mis à me courser à travers la forêt. Ces égratignures sont dues aux multiples obstacles que j'ai rencontré pour lui échapper et, alors que je vérifiais s'il me poursuivait encore, je n'ai pas regardé devant moi et j'ai trébuché, tombant sur un rocher coupant. Heureusement, le Brouhabam avait arrêté sa poursuite et j'ai pu tant bien que mal me deplacer jusqu'ici. Puis je me suis endormie, fatiguée par toutes ces émotions et...tu es arrivé. D'ailleurs James, comment as-tu fait pour me retrouver ? Ce bois est un vrai labyrinthe...
- Eh bien, je me suis servi de ceci !
James sortit de sa poche la Pokéball de son amie qui s'extasia, oubliant la douleur éprouvée dans sa jambe.
- Qulbutoké ! Moi qui culpabilisait de ne jamais pouvoir le retrouver ! Mais attends, je ne comprends pas....comment mon idiot de bulbe bleu a t-il pu te montrer le chemin alors qu'il ne savait même pas dans quelle direction je m'étais enfuie ?
- Ce n'est pas de Qulbutoké dont je me suis servie mais bien de ta Pokéball Jessie ! J'ai utilisé Eoko pour te repérer grâce au parfum qu'elle émane.
- Mon parfum dis-tu ? Impressionnant. On dirait bien que tu es finalement devenu l'homme fort de l'équipe mon petit James !
Le jeune homme gloussa, aidant la jeune femme à remettre sa botte. Il rougissait au toucher de la peau de Jessie, mais encore plus après que cette dernière lui ai fait ce compliment.
- Tu vois que je peux me montrer audacieux quand la situation s'y prêt....BROUHABAM !!!
- Quoi ?! Comment tu viens de m'appeler ? Attends -elle se retourna- FUYOOONS !
En effet, le Brouhabam dévastateur venait de ressurgir de derrière les fourrés plus enragé que jamais. Jessie tenta de se remettre debout, mais sa jambe blessée eut raison d'elle, et elle ne pu se relever. James qui la vit peiner, ne se posa aucune question et en une fraction de seconde, il la souleva tant bien que mal dans ses bras. Puis, sans demander son reste, il détala à toute vitesse ne sachant même pas dans quelle direction aller.
-James ! Où nous emmènes tu ? l'interrogea Jessie.
- Heu, bonne question...très loin de lui en tout cas ! s'égosilla James qui essaya de fournir une réponse à peu près rassurante durant sa course effrénée.
Cette solution parut convenir à la jeune femme qui paraissait paralysée en constatant, ce que James trop paniqué, n'avait pas remarqué. Au delà des branches et des buissons, un cul-de-sac constitué d'un grand pan de montagne délimitait la fin de la forêt. Surpris par cet obstacle infranchissable, le jeune homme s'arrêta net. Bloqué, coincé, il ne lâcha pas pour autant sa précieuse équipière qui, quand elle vit arriver Brouhabam, ressera davantage ses bras autour du cou de James.
- C'est la fin ! Nous allons nous faire réduire en pâté pour Pokémon ! Moi qui ne voulait pas servir de déjeuner après ma mort ! Bouhouhou... s'effondra le jeune homme en fourrant sa tête dans les cheveux de Jessie pour dissimuler ses sanglots.
- Wahou, toi alors, tu es d'un mélodrame tout à fait alarmant. Moi je ne me laisserais pas faire ! Jambe invalide ou pas, je me battrais pour ne pas terminer en purée ! rétorqua Jessie, levant le poing.
Sur ce, la jeune femme s'échappa de la poigne de son meilleur ami, et malgré une profonde douleur, elle se tint debout, face à leur corpulent adversaire.
- Tu veux te battre gros tas ? Crois-moi, tu n'as pas choisi la bonne proie ! C'est toi qui va bientôt comprendre ce qu'une Jessie en furie peut faire subir à un Pokémon obèse dans ton genre !
Vexé, et surtout très révolté, le Brouhabam ouvrit une large gueule et se prépara à lâcher un énorme cri, étant le plus bruyant de tous les Pokémons. Surprise, Jessie se laissa tomber par terre, sa jambe n'arrivant pas à soutenir son corps qui tremblait, en dépit de sa confiance. James, qui ne pouvait pas laisser son amie se faire écraser sous ses yeux, vint se dresser entre la jeune femme et le Pokémon patibulaire.
-Je te préviens, si tu veux la toucher, tu devras me passer sur le corps Brouhabam ! Je ne te laisserais pas faire !
Alors que Jessie émue par l'héroïsme de son équipier retint quelques larmes, le Brouhabam furieux, lâcha son énorme hurlement, perceptible à plus de 10km à la ronde (selon le Pokedex). James contraint de plier sous l'intensité du cri, se serra contre son amie, ne souhaitant que la fin de cette insupportable cacophonie. Mais coup de théâtre, le Pokémon avait mal calculé son coup ! L'épaisse paroi de la montagne, bloquant le son, l'amplifia et l'écho se retourna contre Brouhabam lui même. Le Pokémon, confus entre la vague de bruits qu'il produisait et celle qu'il se recevait de plein fouet, ne put supporter ce vacarme et, effrayé, préfera prendre la fuite à travers la forêt. Les deux rockets retirèrent leur main de leurs oreilles, dont ils s'étaient servis pour bloquer tant bien que mal le bruit et leur visage s'illuminère quand ils virent l'ombre du gros Brouhabam s'éloigner de plus en plus loin dans les bois.
-Nous avons...
-....survécus ?
Et dans un élan de soulagement, la jeune femme se jeta de tout son long sur son équipier, riant aux éclats, heureuse d'avoir échappé à la colère du Pokémon.
- James, il est parti ! C'est fini ! Oh je suis tellement contente ! cria t-elle.
- Aha, moi aussi je suis heureux que nous soyons sains et sauf Jess...mais s'il te plait, évite de crier. Je crois que côté bruit, nous avons été servis.
Du côté du "campement", Miaouss demeurait assis sur la terre ferme, ses fesses posées sur la croix qu'avait tracé son ami aux cheveux lavandes un peu plus tôt. Le chat Pokémon commençait réellement s'inquiéter : cela faisait maintenant plus d'une heure que James était parti. Miaouss, qui avait rapidement trouver des baies, la forêt en regorgeant était vite revenu au point de rendez-vous. Malheureusement, il avait constaté que les deux rockets n'étaient toujours pas revenus, et se sentant abandonné, se mit à légèrement stresser. A plusieurs reprises il avait voulu suivre les traces de son équipier mais, comme il accordait malgré tout une profonde confiance à son ami, avait décidé de l'attendre comme convenu. Et puis, James avait promis de ramener Jessie et ça, ce n'était pas le genre de promesse qu'il faisait à la légère. Posé à côté du minuscule feu de camp qu'il avait, non sans mal, réussit à allumer, il attendait un quelconque manifestement.
- Ces deux-là...même quand ils se disputent, ils trouvent toujours un moyen de se retrouver rien que tous les deux...!
- Tu sous entends quoi au juste, Miaouss ?!
- Jessiiiiie !
La voix de sa coéquipière interrompit le chat dans ses jérémiades, et soulagé de la voir en vie, il se redressa sur ses pattes. L'état de son amie n'était pas tout à fait au beau fixe : perchée dans les bras de James, son uniforme troué de part en part révélait de nombreuses péripéties non des plus agréables. Mais au moins elle souriait, c'était le principale. Une fois arrivé près de Miaouss, le jeune homme déposa son équipière sur le sol et s'empressa de tout raconter au petit Pokémon félin.
- Oh, je vois....quelle nuit agitée ! Vous avez au moins trouver le temps de vous réconcilier à ce que je vois, huuum ?
Le sourire surnois de Miaouss énerva profondément Jessie qui, sortant un éventail de nul part, frappa le Pokémon avec.
- Tes insinuations commencent sérieusement à m'énerver matou miteux !
- Même blessée elle fait maaaaal !
Une demi heure plus tard, après avoir dégusté quelques fruits, les trois amis se mirent d'accord pour dormir serrés les uns contre les autres afin de se tenir chaud, la nuit étant trop avancée pour tenter une quelconque recherche de la montgolfière. Le petit chat s'était endormi, lové entre Jessie et James qui tentaient de trouver le sommeil.
- James....? murmura la jeune femme, sentant le souffle de son équipier contre son visage.
- Uh ?
Le jeune homme ouvrit un oeil et aperçu les sourcils froncés de sa partenaire, qui paraissait tout de même embarrasée.
- Humpf...désolée pour cet après-midi. Je ne voulais pas qu'on en arrive là.
James esquissa un petit sourire : ce n'était pas dans le genre de son équipière de présenter ses excuses. Et puis, la voir mettre son orgueil de côté était carrément trop mignon. Dans un geste amical, il lui prit la main et la regarda dans les yeux.
- Jessie...Moi aussi j'ai mal agis. Mais on en a parlé tout à l'heure. Cette dispute est derrière nous maintenant.
- Tu as raison. En plus je dois reconnaitre que moi qui t'avais accusé de ne pas prendre ton rôle d'homme de l'équipe au sérieux, je me suis trompée. Tu as été héroïque ce soir, merci.
Instinctivement, la jeune femme se ressera un peu plus contre son équipier qui commençait à rougir.
-Oh euh et toi....tu-tu es jolie. bredouilla le jeune homme
- Hum ?
- Tu sais, je t'ai traité de moche pendant la dispute...et je tenais à te dire le contraire, enfin, la vérite. Je te trouve très belle. Vraiment.
Les joues de James s'enflammèrent, surtout en prenant conscience du corps de Jessie collé contre le sien. De son côté, la rocket rigola, voyant le mal être de son ami, ce qui le rendait plus qu'attachant.
- Tu es adorable James. Je pense qu'on devrait dormir maintenant.
- O-oui tu as raison....bonne nuit Jessie...
- Bonne nuit James.
Alors que la jeune allait fermer ses yeux, son équipier lui chuchota quelque chose, d'une voix assurée, ce qu'il n'avait pas oser lui avouer de la journée et qu'il brûlait de lui dire.
- Jessie, je suis fou de....ton parfum.