Lettres à un ange

Prologue

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Les criquets gazouillent au fond du crépuscules, les étoiles brillent sur ton visage. C'est si beau et pourtant, si tragique. J'ai toujours dit que les belles choses sont fragiles, mais jamais dans mes pires cauchemars je n'imaginais que ça deviendrait vrai. Tu n'as rien mangé hier. A en juger par ta silhouette maigre et décharnée pourtant recouverte de ton sweet noir sans manche, ainsi que de ta veste, ce n'est pas la première fois que tu ne mange pas. Ça ne te ressemble pas du tout. Je secoue doucement ton épaule pour te réveiller et tu clignes lentement des yeux en les ouvrant. Ils me montrent un amour tendre couvert par la peur. Je voudrais tant que tu n'aies pas peur de moi, que moi-même je n'aies pas peur d'avouer mon amour pour toi ... que je puisse glisser mes doigts dans tes cheveux lavande soyeux ... que je puisse te tenir la main, t'embrasser lorsque tu pleures ... je voudrais tant embrasser ton visage, clair et doux ...

"Jessie, qu'est-ce qu'il y a?" marmonne-tu, la voix voilée par le manque de sommeil. Pendant un moment, j'ai oublié pourquoi je suis venue ici, et puis je me souviens. 

Je t'offre le beignet que tu as laissé dans ton assiette. Après l'avoir regardé avec envie, tu secoues la tête et masse ta gorge. "Ça fait mal." gémis-tu. J'essaye de te l'enfoncer dans la gorge mais tu tousses faiblement et tes yeux s'emplissent de larmes. Je soupire et tu laisses retomber tes cheveux, haletant. Tu me tournes le dos et cache ton visage dans tes mains. Tu crois que je ne sais pas que tu pleures? Pourquoi as-tu si peur? Pourquoi toi qui est mon meilleur ami au monde, James, tu as peur de moi? Pourquoi ai-je peur? Pourquoi ai-je peur que nous soyons ensemble?

Je me tourne vers le chat à côté de moi qui ronfle doucement; Miaouss. Mon autre meilleur ami. Je me recouche, serre le bord de mon sac de couchage et laisse le sommeil m'emporter dans ses sombres profondeurs mystérieuses, en espérant que d'une certaine manière, d'une certaine façon, tes lendemains seront meilleurs et que nous serons l'invincible Team Rocket.

L'histoire


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"Est-ce la victoire que j'entends au loin?!" Je saute en bas d'une branche d'arbre puis je me pose en jetant du sable pour créer notre "aura mystérieuse".

"Bien sûr, c'est l'amie de notre destin!" crie-tu, en sautant à terre et en atterrissant à côté de moi. Tu tombes sur ton visage, gémissant. Mon coeur me dit: aide-le à se relever mais je te pousse de côté à la place; Tu gémis avec des yeux pleins de larmes et te lèves doucement, en te brossant. Le morveux roule des yeux.

"Pas encore..." marmonne-t-il.

"Le temps dans le vent!"

"Volant d-d-dans-" tu t'interrompt et te met à tousser, te détournant. Tu essayes de prendre un souffle mais ta toux s'aggrave et tes yeux deviennent de plus en plus vitreux.

"Nyah! Mais que se passe-t-il?! Ce n'est pas supposé se passer comme ça!" crie Miaouss en sautant hors des buissons. Je me tourne sur lui en criant: "Tu crois que je ne le sais pas?!"

Je t'agrippe, sachant qu'il est futile de tenter d'arrêter cette horrible toux qui as pris possession de ton corps.

Miaouss se précipite jusqu'au plus proche centre Pokémon, dans l'espoir qu'il peut y arriver avant que tu ... - Je ne veux pas y penser ... les morveux ont disparu dans la foule autour de nous, mais je ferme les yeux et j'espère que je pourrai les éviter. Tout ce qui répond à mes yeux sont les ténèbres et les sirènes qui envoient des vagues tourbillonnantes de rouge dans mon esprit.

J'ouvre les yeux, mais tout tourbillonne autour de moi, j'ai peine à dire ce qui se passe. Mes yeux se remplissent de larmes, et certaines tombent sur ton visage, tu pleures aussi.

Les pétales d'une rose fanée dérives de ta veste et flottent jusqu'au sol et moi je ferme les yeux.

Les sirènes gémissent au loin...

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Tu es couché dans un lit d'hôpital, enrobé dans des couvertures, rendant désormais évident que tu n'as pas eu assez à manger pendant un moment. Ta poitrine se soulève de haut en bas alors que tu fais l'effort de tousser. Une perfusion s'écoule lentement dans ton flux sanguin, ses minéraux simplistes tentent de remplacer les boules de riz que tu as planquées dans notre réserve, le ramen que tu as donné à Miaouss, et les beignets que tu as refusé.

Je veille sur toi jusqu'à ce que tes yeux s'entrouvrent. Tes yeux sont ce qu'il y a de plus magnifique en toi. Ils se tournent vers moi, et je frissonne, consciente de leur profondeur chaude me prenant comme une mer de feuilles. Tes mains glissent vaguement hors de la couverture, tremblant à cause de la maladie, je suppose. Et tu te tournes vers moi, tes yeux pleins de larmes brillantes.

"Jessie" dis-tu "Je n'ai pas sût continuer la devise. Je suis désolé." Tu t'excuses et tu geins parce c'est tout ce que tu peux gérer.

"Ce n'est pas grave, James," je me penche près de toi et tu rougis et te détourne. Je saisis ton visage entre mes mains et le tourne vers moi puis je murmure: "Tu peux mourir. Je ne sais pas..."  Je me saisis de ta chemise d'hôpital et sanglote contre ta poitrine "Oh, James, je ne veux pas que tu meures!"

Tu tends une main tremblante vers moi pour caresser mes cheveux. "Je ne vais pas mourir, Jessie." Tu souris et rougis, les yeux mi-clos "Je ne vais pas mourir, parce que-"

Je repousse la mèche qui tombe perpétuellement au milieu de ton visage et embrasse ton front. "Tu ne comprends pas, James. J-je-" J'avale "Je t'aime." Cette déclaration, aussi petite soit-elle, suffit à m'envoyer dans un monde de rêves, volant les ailes gonflées de mon amour pour toi, maintenant avoué.

Une larme glisse doucement sur ton visage. Je l'essuie doucement et t'embrasse sur la joue.

"Je ne savais pas que tu ressentais la même chose..." dis-tu d'une voix douce, reposant la tête en arrière en fermant les yeux "Parce que tu sais, je t'aime aussi."

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Le médecin résume en deux mots, toutes tes souffrances et la douleur.

"Le cancer du poumon." Je le regarde, bouche bée. Tu regardes ailleurs, feignant ne pas nous écouter parler mais les larmes qui tombent de tes yeux trahissent tes sentiments.

Je murmure d'une voix rauque. "Comment, docteur? Il n'y a pas moyen..."

Il me montre encore une fois, patiemment, le scan de tes poumons.

"Une tumeur cancéreuse à la base de la trachée," dit-il "Elle est déjà bien enracinée et se propage dans le reste de ses poumons. Nous allons faire de notre mieux, mais..."

Je crie alors: "Vous mentez! James va bien! Il ne peut pas avoir le cancer! Il est jeune comme moi. Il ... il est .... vous mentez!" Mes cris résonnent dans la chambre et le couloir.

"Mademoiselle Jessie, s'il vous plaît, calmez-vous. Il y a d'autres patients essayant de récupérer." Je n'en peux plus. J'éclate en sanglots et je court hors de la pièce, laissant Miaouss essayer de te consoler.

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Je reviens le lendemain, et tu es assis dans ton lit. Ton visage est un peu moins pâle, tu portes un plateau repas sur tes genoux. Tes yeux brillent lorsque j'entre mais tu ne peux rien dire parce que tu viens d'être opéré. Tu tiens un bloc notes sur tes genoux et à côté de toi, je vois un bol de crème glacée dont il ne reste plus qu'une petite flaque dans le fond.

Je te tape la tête d'une façon rassurante et je te murmures:"Au moins, tu manges." Tu souris un peu tristement.

C'est incroyable à quel point une personne peut communiquer sans parole, même quand il était en mesure de parler. J'ai toujours vu ton bonheur, ta colère, ta tristesse ou l'amour dans tes yeux.

"Il fait un dessin de toi, Jess." dit Miaouss doucement "Il dessine vraiment trop bien." Je me penche sur ton épaule et repose mon menton sur ta tête. Tu rougis et caresses doucement mes cheveux.

"James a suffisamment récupéré pour pouvoir sortir." explique le médecin "Mais il faut être prudente avec lui, faire en sorte qu'il ne se blesse pas car il est encore très faible."

"Ouais, Jess. Ça signifie que tu ne peux pas le frapper sur la tête avec une poêle à frire." dit Miaouss en fronçant les sourcils.

"Pourquoi dis tu-" Un bruit interrompt ma lutte avec Miaouss et je te regarde. Tu ris, mais dans un très léger gloussement. "Tu te moques de moi?" Tu secoues la tête et t'excuses en souriant. Tes yeux sont brillants, tu te hisses du lit, mais tu tombes presque. Tu atterris dans mes bras et je te soutiens contre moi.

"Soyez prudente, jessie." Ordonne le docteur tandis que tu libères un souffle rauque. Je tourne le dos pendant que tu t'habilles mais tu as rapidement fini et nous pouvons sortir.

Ton uniforme flotte par dessus ton corps maigre, mais tu es debout droit et fier, ton bras autour de mes épaules. Mime Junior marche à côté de nous, en riant joyeusement. Je souris et saisis ta main tout en mettant mon bras autour de ta taille. Tu rougis d'être ainsi appuyé contre moi mais quand tu penses que personne ne regarde, tu te penches et par surprise, tu m'embrasses.

Tes yeux brilles comme des émeraudes, tes cheveux lavande doux et lisses me donnent la sensation que je caresse des nuages. "Je t'aime Jessie" me chuchote-tu. Ton visage est si proche du miens. Ta voix est de plus en plus forte. Nous nous tournons pour voir Miaouss traîner loin derrière.

"Tu viens, Miaouss?" Il se met à courir en entendant mon appel puis lorsqu'il est à notre portée, il se prépare à sauter sur ta tête mais je secoue la mienne. "Assieds-toi plutôt sur mes épaules. Je ne pense pas... qu'il est assez fort." Il me donne un air inquiet puis grimpe sur le dessus de ma tête. Tes doux doigts glissent à travers mes cheveux et tout à coup, je ne sent plus le poids de Miaouss.

"Tu vas perdre tes cheveux avec lui, Jessie." dis-tu en souriant. Tu mets Miaouss sur tes épaules et nous nous promenons jusqu'à ce qu'on trouve un petit ruisseau.

Je te révèle alors: "Tu sais James, c'était mon idée de venir ici." Tu souris à nouveau.

"Bien sûr, Jessie" Tu exerces une pression douce sur ma main "C'était une excellente idée." Tu retires une rose de ta veste, la hume puis te essayes de me l'offrir mais tes mains sont si tremblantes que tu la laisses tomber dans l'eau. Je la ramasse et te la donne à nouveau.

Un pétale tombe à l'eau, formant de beaux petites ronds. Je plonge mon doigt sur eux, fascinée jusqu'à ce des petites gouttes brillantes tombent sur la surface de l'eau. Je lève mes yeux et avec surprise je te vois trembler, debout les pieds dans l'eau, penché par dessus la surface, tes cheveux couvrant ton visage.

"J-je suis si maladroit" chuchote-tu. Je me glisse à mon tour dans l'eau jusqu'à toi pour te faire face. Je saisis ensuite ton menton et le soulève pour que t'obliger à me faire face aussi. Je sèche tes larmes avec mes doigts et soudain, je me rends compte que je pleure aussi.

Tu glisses un doigt le long de mon visage, tes yeux cherchant les miens. Tu souris, chuchotant à demi-mots, du bout des lèvres "Ne pleure pas, Jessie. Je te l'ai dit, je ne vais pas mourir." En dépit de ce que tu dis, les larmes glissent en cascade le long de mon visage. Je saisis ta veste et te tire près de moi. Tu réponds en enveloppant tes bras maigres autour de moi. Tu es si fort quand tu le veux.

Nous nous embrassons, nos fronts se touchant tandis que les larmes affluent silencieusement le long de nos visages. Je sens ensuite quelqu'un tirer ma chemise et je baisse mes yeux pour voir que c'est Miaouss.

"Il est temps de partir maintenant, Jessie."

Mon regard suppliant lui dit que je ne veux pas rentrer, pas encore. Il soupire avec un "O.K" Ensuite, tu brises notre étreinte et je recommence à pleurer.

Et tu pleures aussi. Lamentablement, nous regardons tous deux nos réflexions. La tienne est si charmante, même malgré ton amaigrissement, la mienne est toujours belle, même dans la dépression. Une autre larme tombe de tes yeux puis tu décroches un pétale de ta rose en me regardant.

"Je suis un tel idiot sentimental" chuchote-tu "Le Rosélia de Mémé et Pépé m'a donné des roses et j'en ai toujours plusieurs d'entre elles, même si elles sont tristes et flétries."

"Si c'est le cas, je suis une idiote sentimentale moi aussi." dis-je. Je me penche vers ton visage. Nous sommes si près que nos souffles se mélanges et ta mèche chatouille mon nez. Je m'écarte mais tu enveloppes un bras autour de moi, l'autre derrière ma tête puis nos lèvres se rencontrent et nous nous sentons transportés au paradis - au moins pour quelques instants.

Lorsque nous nous dégageons, tu recommences à caresser mes cheveux. "Tu es si belle" me dis-tu. Je jette mes bras autour de ton cou et tu penches ta tête sur ma poitrine.

"Je ne veux pas que tu meures" Maintenant je me mets à pleurer et à sangloter d'une façon incontrôlable. Tu touche mon visage. tes yeux me font fondre à l'intérieur et ton étreinte, si chaude et rassurante me montre avec évidence ce que tu ressens.

"Regarde les choses de cette manière" me dis-tu avec autant de sérieux que tu le peux, juste en murmurant "Si je meures, je vais essayer de tout faire de mon mieux pour revenir. Et si je ne peux pas, alors, tu sauras que tu me retrouveras un jour parce que tu es belle comme un ange." Je ris à travers mes larmes puis doucement, je me penche et j'attrape tes bottes pour te tirer dans l'eau. Tu tombes assis et je me met ensuite à t'éclabousser, envoyant de magnifiques prismes de lumière à travers l'air. Tes rires subliment cet instant de pur bonheur.

L'avertissement du médecin est vite oublié tandis que nous nous amusons à nous éclabousser l'un l'autre.

"Je parie que tu ne pourras pas m'attraper!" glousse-tu avant de tomber en avant pendant que tu coures, éclaboussant tout autour de toi.

"Bien sûr que je peux!" Je me précipite sur toi, te saisis par la taille et je commence à te chatouiller. Tes rires font écho dans l'eau. mais malheureusement notre plaisir ne pouvait pas durer plus longtemps. Tes rires se transforment rapidement en râles, puis en toux qui embrayent ta poitrine alors que tu essayes de respirer. Je ne peux rien faire d'autre que de te regarder avec horreur pendant que tu dépéris. Mais juste avant que tu sois sur le point d'étouffer, tu perds connaissance; Je me précipite vers l'avant et te soulèves avant que ton visage ne touche l'eau.

Je te tires lentement vers la rive puis te couche contre l'herbe qui longe le ruisseau. Les mouvements de ta poitrine me montrent que tu respires encore. Je me penche vers toi et t'embrasse de nouveau.

Je murmure en soupirant; "Oh, James" 

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Retour à la case départ, mais cette fois, un groupe de personnes sont réunies autour de nous, il s'agit des morveux. Une secousse de colère s'empare de moi. Que font-ils ici?! Tes parents et Jezabelle sont là aussi. Je suppose que je ne peux pas les blâmer d'être venus, tu es lié à eux. Intérieurement, je soupire, sachant que tu ne désires pas vraiment leur présence ici. Sauf pour ton caninos. Ta famille jette un regard à Miaouss et à moi en s'approchant. Je leur tourne le dos et te redresse.

"Qu'est-ce qu'elle fait là?" gronde ton père. Tu lève les yeux vers moi et sourit de ta façon douce et tendre puis te t'adresse à ta famille.

"Elle a tout autant le droit d'être ici que vous, Père." murmure-tu.

"Tu ne traites pas ta famille correctement!" déclare Jezabelle avec un regard mauvais.

"Espèce de petit ingrat égoïste-" commence ta mère.

"Garçon effronté!" crie ton père en se penchant vers toi. Il te frappe durement sur la joue et toi tu te détourne en toussant faiblement.

"Whoa" s'écrie Sacha"Est-ce que ça va aller?"

Aurore s'écrie avec colère "Ce n'est pas juste!"

Pierre secoue sa tête sciemment.

Une infirmière se précipite, attirée par l'écho de la gifle et de ta toux. Elle frappe ton père avec sa planchette.

"Monsieur, je vais devoir vous demander de partir. Si vous ne pouvez pas vous comporter convenablement avec un patient mourant, alors vous ne pouvez pas rester."

Ton père lève la tête fièrement puis il s'avance à hauteur de la porte et attendant que ta mère et Jezabelle y passent mais il laisse Caninou entrer dans la chambre, pour une raison inconnue. Une fois que tout le monde est dehors, il claque la porte bruyamment.

Tu tends ton bras en t'excusant et je te donne un câlin, caressant tes cheveux mi-longs. Pendant un moment, tout est silencieux. Caninou saute sur ton lit et te lèche le cou d'une façon rassurante. La morveuse, Aurore, me touche l'épaule et je craque; des larmes montent dans mes yeux.

"Tu l'aimes vraiment, n'est-ce pas?" me demande-t-elle. Je hoche la tête en silence et elle me tapote le dos. "Je suis désolée." chuchote-t-elle. Le chef des morveux: Sacha, est tourné vers toi avec une expression sinistre.

"Pika pi, pi pika chu, pi pi chu" informe la souris électrique appuyée sur son épaule. Il baisse le regard, en utilisant sa casquette pour cacher son visage.

"Ouais, je sais. Moi aussi, Pikachu. Les pokémon peuvent dire quand les gens sont malades ou mourants et je comprend ce que tu veux me dire. James va me manquer. Même s'il a tenté de t'enlever à moi tant de fois, la vie ne sera pas vraiment la même sans lui. Peu importe ce que tu essayes de me dire, moi je sais que nous ne pouvons pas vivre éternellement."

Nous nous accrochions les uns aux autres pour sauver nos vies lorsque nous avions peur. Aucun cri n'était plus excité que le tient lorsque je te donnais un beignet, nous ne pourrons plus réciter notre devise ensemble, ni devenir une équipe invincible. Nous ne pourrons plus nous partager des regards yeux dans les yeux, je ne pourrais plus me plonger dans la profondeur de tes yeux de jade pendant que tu regardais mes yeux bleus glacials.Plus jamais ... plus jamais .... plus jamais .... mon coeur semble faire écho, comme une caverne remplie d'inondations, de tourbillons, les sphères cristallines de mes souvenirs.

Je me laisse tomber conter le mur et commence à pleurer, en appuyant mon visage dans mes mains. Miaouss se précipite pour me rassurer, mais cela ne fait que me faire pleurer plus fort.

La porte s'ouvre et des pas tranquilles se font entendre. Je regarde à travers mes larmes et voit ta mémé et ton pépé. Avec eux, c'est ton Eoko. Il flotte au-dessus de toi et enroule sa queue autour de ton visage, en chantant des mélodies douces.

"Ne me cache pas les yeux, Eoko" murmure-tu doucement. Il se couche sur ta poitrine, fouine ta joue.

"Bonjour, petit James" dit ta grand-mère en caressant ta tête.

"Comment te sens-tu?" demande ton grand-père.

"Je me suis blessé, mais je sis entouré de gens que j'aime." réponds-tu, attrapant mon regard. Je te donne un clin d'oeil et je rougis.

"Je le savais!" s'écrie ta mémé. "Tu étais trop timide pour le dire, petit James?" Elle secoue tes cheveux et je peux te voir rougir. Je me lève, en essuyant mes larmes et souriant. Un moment de joie n'est pas fait pour pleurer.

"Elle va faire une bonne épouse." dit ton pépé, te poussant le bras.

"Ah, si seulement..." soupire-tu, penché en arrière. De te voir dans la douleur m'envoie une nouvelle blessure au coeur, mais ça me donne aussi une idée. Je me tourne vers Eoko.

"Eoko-"

Ta mémé met une main douce sur mon épaule.

"Je suis si désolée pour toi mon enfant." Le sourire s'efface de mon visage, et la salle entière est enveloppée dans une poche de silence à nouveau alors que je tremble, laissant plus de larmes s'échapper.

Je te regarde t'endormir et finalement, je me sent à mon tour épuisée par ce monde fatiguant.

~

Cela fait trois mois que tu as été pris par ta première crise de cette horrible toux, cette expérience terrifiante. Je n'avais jamais été confrontée à quelque chose comme ça avant, et j'espère ne plus jamais en voir. je viens aujourd'hui, et tes cheveux sont tous partis, sauf cette petite mèche qui traîne toujours dans ton visage. Ton sourire est penaud.

"Excuse" demande-tu désolé "Puis-je avoir un chapeau?" Je ris et me tourne vers ta table de chevet, d'abord elle était composée d'une rose dans un petite vase, maintenant elle est couverte de photos de notre enfance ensemble, de cartes de Miaouss, de tes grand-parents et moi, de la casquette et du bonnet qu'ont porté pendant plusieurs années le morveux et la morveuse. 

Maintenant que j'y pense, ces enfants étaient vraiment sympa. Je prends la casquette et la place sur ta tête. Tu souris avec gratitude, la tourne sur le côté et soulève ta main pour prendre la mienne.

Je suis assise dans le fauteuil à côté de toi, saisissant ta main, la tenant sur mon coeur. Je me laisse aller et me penche puis repose ma tête sur l'oreiller à côté de la tienne. Je frotte mon nez contre ta joue et tu caresse mon visage avec ton doigt. Dans ces moments avec toi, ça n'a plus d'importance que tu n'as plus de cheveux, que tu es pitoyablement maigre parce que pour moi tu seras toujours le plus beau. Et tu l'es.

Tout à coup, ta main se crispe et je te regarde. Ton visage est figé et ton regard se voile.

En te voyant, je me rends compte que tu veux me cacher la grande douleur que tu ressens. Je sais qu'on ne peut pas être l'invincible Team Rocket. Je prends ta main, et la tiens contre mon coeur à nouveau.

"James, je t'aime. Mais parfois ... " J'embrasse ton front, et murmure: "Il est normal de se laisser aller." Après un moment, tu es de retour à la normale.

"Jessica..." respire-tu "Pourquoi pleures-tu?" J'aime entendre mon nom complet de la façon dont toi tu le dis. Mais tu n'utilises mon nom complet que quand nous sommes dans une situation très grave ou sur le point de mourir, et cette pensée me donne envie de pleurer.

"Si tu pleures maintenant, tu n'auras plus de larmes lorsque je te quitterais pour mourir." me taquine-tu gentiment. La colère remplace ma tristesse, et je lève ma main, prête à te frapper.

La peur se manifeste dans tes yeux, ce qui reflète mon expression violente. Je me gèle et baisse ma main lentement. Je jette un coup d'oeil à la rose à ton chevet, elle se flétrit tant, elle est proche de la mort. Elle s'efface lentement, tout comme mon ange emporté par son cancer.

Je sors de la chambre.

Cette nuit-là, au lieu de camper près de l'hôpital en regardant les étoiles qui reflètent les larmes sur mon visage tandis que je pleure avant de m'endormir; je vais à notre cabane abandonnée.
L'âme seule mais accompagnée de Miaouss. Il a fait beaucoup plus à manger que d'habitude et s'est déjà couché. C'est comme ça que je peux dire qu'il est déprimé. Je marche dans le calme, veillant à ne pas le déranger et je libère Seviper et Qulbutoké.
Ça a été assez long, il est temps de leur avouer la tragédie. Ils regardent les alentour, ahuris, attendant toujours que tu sois là. En pleurant, je leur raconte les nouvelles.

"James... ne ... il ne ... reviendra plus ..."

Seviper proteste, je la regarde.

"Depuis combien de temps te doutes tu de cela?" 

"Seviper!"

Je rougis. Si mon pokémon avait pu le voir, comment ai-je pu être aussi présomptueuse pour ne pas connaître moi-même mon amour pour toi?

Qulbutoké gémit.

"Tu ne peux pas aller le voir. Il est à l'hôpital."

Je soupire et marche vers ta couchette, où ton uniforme est plié. Tes pokéballs sont au-dessus. Je clique sur leur petit bouton et dans un éclair de lumière blanche, Vortente et Mime Junior apparaissent.

Vortente crie et bondit, ne réalisant pas que c'est moi et pas toi. Il me regarde, s'arrête dans les airs puis se laisse tomber au sol. 

"Qu'est-ce que tous ces bruits?" demande une voix presque humaine. C'est Miaouss, cependant il ne semble pas très heureux...

On frappe à la porte alors je m'interrompt immédiatement et m'y précipite en courant.

"James!" Je pleure de joie en sautant devant la porte. "Tu vas bien! Dieu merci!" Je m'arrête "Tu n'es pas James." C'est le morveux. Sacha se présente sur le pas de la porte.

"Um" il marmonne, tournant ses pouces. Aurore le pousse de côté.

"Permets-moi de le faire." soupire-t-elle, se tournant vers moi. "James demande à te voir. Il est très faible, et il dit qu'il tient seulement à te voir toi." Je souris du bout des lèvres.

"C'est tout à fait lui." dis-je avec des larmes dans les yeux "Un romantique jusqu'au bout." Aurore me donne un signe de la tête en guise de réponse et des larmes de sympathie. Ce sont les seules réponses qu'elle sait encore me donner.



J'entre, et te trouves suffoquant et haletant, essayant en vain de retrouver ton souffle, le front trempé de sueur. Je l'essuie avec ma main, et tu ouvres tes yeux.

"Je t'aime, James."

"Et KOFF ** je t'aim*** Jessica." Tes yeux miroitent de larmes et d'amour. Je prends ta main.

"C'est normal, détends-toi James." J'embrasse ta joue "Je t'aime mon doux ange. Et rien de ce que tu pourras dire ou faire ne pourra changer cela." Tu m'embrasses en retour et tes soupirs deviennent de plus en plus désespérés. Ta main devient molle, je t'embrasse sur les lèvres encore, ne désirant plus jamais avoir à me déplacer. Je lève les yeux, et je vois que les tiens sont paisiblement fermés.

J'observe la rose sur ta table de chevet, noircie par la mort. Je la prends et caresse ses pétales, les larmes me viennent aux yeux, courant silencieusement le long de mon visage.

Je parviens finalement à chuchoter "Promets-moi au moins de me rendre visite."

Miaouss me regarde, les yeux solennels. Une acceptation passe entre nous, puis nous nous détournons face au mur froid. Tu es partis.

"Nous devons appeler le Boss." dit-il après un moment, les yeux fixés sur un poster dans le hall.

J'hoche ma tête machinalement, puis nous traçons notre chemin morose jusqu'à un PC dans la salle d'attente.

L'écran scintille tandis que Miaouss pianote le numéro de téléphone. Je me souviens qu'à une époque nous combattions pour savoir qui aller l'appeler, et toi tu t'étais faufilé dans la cabine téléphonique , pour seulement te souvenir que tu ne connaissais pas le numéro du boss. Voilà que je repense à toi, je me bats, retenant mes larmes chaudes.

"James est parti. Il est mort." dit Miaouss, sans émotion.

Le boss ne semble pas être très surpris. Je suppose que beaucoup de membres de la Team Rocket meurent jeunes.

"Je vois," dit Giovanni froidement "Nous devons trouver un nouveau partenaire pour vous dès que Jessica-"

"S'il vous plaît ne vous souciez pas de cela. Je préfère travailler seule."

Il hoche la tête tristement; Il y a un soupçon de compassion dans ses yeux, mais il faut vraiment chercher pour le voir. "Je comprends."

L'écran clignote et devient noir.

~

Je ne pouvais pas supporter de voir ton corps descendre dans le sol, parce que j'allais me mettre à pleurer de façon incontrôlable et je ne pourrais pas être en mesure de m'arrêter. J'ai réfléchis à une autre option.

La crémation. Je pouvais étaler tes cendres à un endroit que nous n'avions jamais oublié. Le problème était de savoir où?

J'ai finalement choisit le fleuve sous le pont de Soleilville, où toi et moi nous étions au gang des bicyclettes.

............................

Lorsque j'étale tes cendres sur l'eau, je me souviens de tous les moments que nous avons passé ensemble.

Te rappelles-tu de notre première rencontre? Tu étais grelottant dans la rue et j'ai partagé mon pain chaud avec toi et t'ai apporté à la maison. Je n'oublierai jamais cette première étincelle de joie que j'ai vue dans tes yeux. Te rappelles-tu quand nous sommes allés à la Pokémon Tech ensemble? Je t'ai toujours défendu de toutes ces brutes. Te rappelles-tu le gang? Nous avons eu beaucoup de plaisir à l'époque. Te rappelles-tu quand nous nous sommes presque séparés à cause de cette horrible Jessiebelle? Mais à la fin, tu es revenu, et maintenant je sais pourquoi - parce que tu m'aimais. Il y a beaucoup de souvenirs de toi que je garderais dans mon coeur pour toujours. Et je sais que Miaouss ressent la même chose.

~

Cette nuit j'ai fait un rêve. Un rêve de toi. Je suis debout à l'endroit où tu étais la dernière fois où tu es sorti - tu sais, le ruisseau. J'entendais le son des éclaboussures et je me suis retournée.

Tu étais là mon bel ange.

"Oh James" 

"Jessica." Tu souriais, les yeux scintillants. Tu tendais tes bras tandis que je courais vers toi, mon seul, seul amour, et nous nous sommes embrassés. J'ai caressé tes cheveux lavande brillants et j'ai regardé tes yeux émeraudes qui m'ont fait fondre une fois de plus.

Quand le rêve s'est évanoui, je suis restée étendue, souriant dans mon sommeil. Et le matin, quand je me suis assise dans mon lit, j'ai aperçu une rose, une lettre et une note sur ta table de chevet.

<< Chère Jessie,

Même si j suis parti, je v te dire que je t'aimerais tjs. Et qu'1 jour on se reverra.

Je t'aime,

Jamz >>


Je souris en remarquant que tu avais utilisé notre vieille machine à écrire pour écrire ce mot et que tu avais même signé ton nom. Mais avec toutes ces fautes de dactylographie, je peux dire que tes paroles étaient sincères comme un poème d'amour écrit de la plus magnifique des écritures. Et même si tu n'as pas pu donner la parole à ton esprit poétique, je l'entends quand même.

Une petite larme tombe sur la lettre, et je pleure de tout mon coeur. Parce que même si je sais que tu m'aimes toujours peu importe où tu es, tu vas toujours me manquer.

Ensuite, je déplie la lettre que tu as écrit à la main...

~

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(Extrait de la lettre de James)

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Un cliché de nous est tombé sur le plancher de notre ancienne cabane. Nous devions avoir aux alentours de douze ans, et c'était une image que je n'avais jamais vue auparavant, amis je me souvenais bien du jour où elle avait été prise. Nous étions assis sous un cerisier en pleine floraison, appuyant nos mains sur un banc du parc --

- Et je me suis approché de toi, si proche de t'embrasser.

Soudain, une avalanche de souvenirs de cette journée m'a entouré et je me suis perdu dans les souvenirs...

Nous nous promenions dans le parc un jour de printemps et on admirait toutes les fleurs comme les marguerites et les buissons de roses. Toi aussi, tu aimais particulièrement les roses, donc j'en ai cueillie une à proximité et je l'ai tripotée pendant une minute, en rougissant, puis je te l'aie offerte. Tu l'as prise, en souriant, puis tu as saisit ma main pour courir vers le banc le plus proche. Alors j'ai crié: "Jessie. J'ai drôlement chaud, pas toi? Je-"

Et là, tu t'es penchée et tu m'as dit: "Ne dis rien, James. Embrasse-moi seulement." Mon visage s'est réchauffé encore plus et j'ai réussit à répondre. "Okay."

Un pétale est tombé de l'arbre au-dessus de nous à ce moment là est s'est posé sur mon nez et là, j'ai éternué. Alors nous avons rit, puis tourné nos regards vers les fleurs et le soleil couchant et tu as penché ta tête sur mon épaule en soupirant. J'ai souris et j'ai pris ta main pendant que tu me disais. "James, j'aimerais que ce moment dure éternellement."

Alors j'ai soupiré. "Oui Jessie. Tu ne sais pas combien mon coeur pleure le même désir." J'ai jeté un rapide coup d'oeil aux alentours pour m'assure que personne ne regardais, puis je me suis rapproché un peu plus ... et encore plus ... et mon coeur battait plus vite ... et j'ai frôlé ta joue avec mes lèvres.

Et puis là, "HA HA HA HA HA HA HA!!!" Miaouss en pleine crise de fou rire a bondit hors des buissons avec un appareil photo.

~~~~~~~~

*****

Je sors de mes rêves brusquement lorsque je sent une lame ouvrir ma peau. Des gouttelettes de sang frappent le sol et je me maudis silencieusement. Si tu aurais été encore là, je t'aurais obligé à nettoyer ce gâchis que tu me pousses à faire.

Distraitement, j'éponge les dégâts avec une serviette en papier détrempée, rêvant à la lettre que tu m'avais écrite. J'avais tout conservé, me demandant si je serais capable de les comprendre plus tard. Toutes les lettres et croquis que tu m'as donné sont rangés à un endroit précis. Au fait, je ne savais pas que tu étais si bon en dessin. Miaouss qui courrait justement dans la cuisine glisse sur la flaque d'eau sur le sol et se cogne dans le réfrigérateur. Il est bouillonnant de colère.

"Qu'est-ce que tu fabriques?! Même les membres de la Team Rocket les plus anciens n'ont jamais laissé les cabanes en si piteux état de délabrement!!!!" hurle-t-il.

"Je fais ce que JE VEUX!!!" Je lui hurle en retour avec la même rage. Ton Vortente et ton Mime Junior sont à l'autre bout de la pièce, blottis. Je me lève puis me dirige vers le salon / chambre à coucher de notre cabane délabrée. 

"Hé, chut, ce n'est pas grave." leur dis-je en passant. Je soulève Mime Junior dans mes bras et commence à pleurer.

La sonnette retentit alors et je cligne des yeux. Je devine qu'il s'agit encore de Sacha et ses amis.

Je demande "Oui?" avec prudence, essayant d'essuyer mon visage très probablement barbouillé de maquillage.

"Um..." commence Sacha "Tu es probablement très occupée en ce moment..." Je soupire et ouvre la porte un peu plus largement.

"Qu'est-ce qu'il y a?" lui dis-je, en prenant une grande respiration.

"Je me demandais si tu voulais venir avec nous." dit-il d'une seule traître. Le choc me frappe lorsqu'il s'éloigne. "Après tout, tu ne fais plus partie de la Team Rocket." C'est vrai. J'ai arrêté environ une semaine après ton départ, incapable de continuer sans toi. La charge de douleur était trop grande pour mon coeur.

Lorsque nous venons chez toi, c'est toujours insalu- heu, ce n'est pas un habitat très sain pour des personnes et des pokémon" explique Aurore.

"Tu n'as presque rien à manger et tu maigris à vue d'oeil - tout comme James" dit Pierre "Veux-tu vraiment mourir?"

"Si cela signifie que je pourrais voir James de nouveau, alors oui, je préfère me casser. S'il vous plaît,... laissez-moi tranquille." Je commence à  fermer la porte mais Pikachu se met en travers du chemin.

"Pi Pikapi! Pikachu chu chuu" proteste-t-il "Pika Pika pi pi chu chu ka!"

"Il dit qu'il sait que tu es triste." traduit Miaouss "Mais c'est une raison de plus pour te faire de nouveaux amis."

"Pikachu Pi pi" ajoute-t-il en baissant la tête.

"C'est ce que James aurait voulu" dit Miaouss, les larmes aux yeux. "Je pense que tu dois le faire, Jess."

Je reste là pendant quelques secondes, débattant. Tout à coup, je te vois en face de moi comme une vieille photo flétrie. Tes yeux brillent de mille feux, tu hoches la tête une fois puis une espèce de brise secoue tes cheveux et efface ton image.

Je murmure: "Je vais le faire pour James." Aurore se précipite vers moi et me donne un câlin de gros ours.

"Bienvenue dans l'équipe." dit-elle en souriant, les yeux pleins de larmes.

"Bienvenue à notre nouvelle amie!" dit Pierre. Sacha ne dit rien mais se tient en face de moi, me souriant chaleureusement. Il tend sa main et je la saisit. C'est maintenant officiel, James. Je suis avec les morveux. Je souhaiterais tellement que tu sois là aussi.

~

Je reste éveillée dans mon sac de couchage, si fatiguée mais incapable de m'endormir. J'essaye de compter les watt-ouat.

"Un watt-ouat, deux watt-ouat, trois watt-ouat, quatre ..." je gémis. Cela ne fonctionne pas. Puis je me rappelle ma mère, et les histoire qu'elle me disait avant de partir. Personne ne m'a jamais dit ce qui lui est arrivé. Elle est probablement morte.

"Regarde, mon petit trésor en sucre" me disait-elle en me montrant le ciel "Les étoiles ne sont-elles pas jolies ce soir?"

"Maman, est-il vrai que chaque étoile possède une âme?" lui demandais-je, alors que la curiosité prenait le dessus de moi. Elle riait et m'entraînait sur ses genoux dans une étreinte aimante.

"Bien sûr" disait-elle doucement "Quand quelqu'un qui vous aime quitte cette terre, il va à un meilleur endroit. Après cela, Dieu laisse une étoile à sa place dans le ciel pour nous rappeler qu'il continue à nous aimer et peut s'assurer que nous sommes en sécurité."

"Je me demande ..." Je murmure en regardant les étoiles. "Je me demande lesquelles vous êtes tous les deux." je lève mes yeux vers les étoiles jusqu'à ce que je sois trop fatiguée pour continuer à les garder ouverts.

Je pourrais jurer que j'ai senti ton baiser sur ma joue avant de m'endormir et que la dernière chose que j'ai vu était ton visage souriant.

~

Une semaine est passée, j'ai rejoint le groupe d'enfants, quitté notre vieille cabane, et maintenant je suis debout sur le sommet d'un mur de brisques.

Ça m'a prit du temps pour grimper sur ce mur. En dessous, il n'y a rien, sauf du béton.

La pluie tombe sur moi, le tonnerre gronde au loin. J'ai pris ma décision. Je vais sauter.

Et alors je vois que tu apparais en face de moi. Tu étends tes bras et tes ailes me bloquant, me repoussant de mon triste sort. Tu secoues la tête tristement.

Je fini par gronder "J'ai trop mal, James. Tu ne veux pas me retrouver? Parce que c'est la seule façon de le faire." Je fais un pas en avant, tes yeux se remplissent de larmes et de douleur mais tu ne bouges pas.

Je prends un autre pas, cette fois vers le bord. Je me sens tomber, et me prépare à l'impact.

Mais il ne vient jamais. Au lieu de cela, je me suis jetée dans une paire de bras minces mais solides de - Mais qui est-ce?

Sa capuche couvre son visage. Tout ce que je peux voir, c'est son sourire de préoccupation. Son sourire ressemble au tiens...

"C'est dangereux" dit-il. Sa voix est si douce et si profonde. Je m'étais promis de ne jamais aimer un autre homme, mais je ne peux pas m éloigner de ce nouvel homme étrange. Je crois que je suis amoureuse.

L'homme me dépose sur le sol, puis m'aide à me relever. Il me tire dans une chaleureuse accolade, et ensuite, il se retourne et commence à s'avancer dans le sens opposé, sous la pluie battante.

"James!" lui crie-je. L'homme ne se retourne pas. Je commence à courir après lui, mais au détour d'un coin je le perds. Je m'agenouille sur le béton, déprimée et abattue.

~

Sacha et ses amis sont très inquiets. Ils me demandent sans cesse si je vais bien. Et à dire vrai, ça n'est pas le cas.

Ils m'ont rattrapée après que j'ai tenté de me suicider pour la deuxième fois. Ils étaient là pour voir l'homme mystérieux au capuchon, qui m'avait sauvée.

Je me souviens de son sourire, et je dois être folle, parce que je pouvais jurer que son sourire était exactement comme le tiens. Sauf que sous sa capuche, il semblait avoir des cheveux plus foncés. Je ne pouvais pas voir ses yeux mais je parie qu'ils étaient de couleur émeraudes eux aussi.

Je veux marcher. Seule. Bien sûr, ils ont mis en place toute une histoire au sujet de ce qui s'est passé. Je leur promets que je n'essayerais plus de nuire à ma vie, mais ils ne me font pas confiance. Ils essaient de venir avec moi. Que puis-je dire?

Pourquoi ne peuvent-ils pas comprendre? Finalement, Sacha et Pikachu me suivent. Je hausse les épaules. Je n'en vaux pas la peine, pourquoi se soucier de moi? Je suis juste stupide. Mais je veux suivre mon propre chemin.

Je me met à courir et me dirige vers un énorme chêne donnant sur la rivière. En hâte, j'y grimpe aussi haut que je peux, puis me retourne vers le petit rongeur pathétique.


"Pika Pika pi pi Kachu! s'exclame-t-il.

"Allez, vas-y, électrocute moi, toi le petit rat! Ça ne changera rien à ma façon de mourir."

Il secoue sa tête avec force et me regarde avec des larmes dans les yeux."PI PI Pikachu Chu Chu Chuu!" Je fais un pas en arrière sur la branche où je me tiens puis je marque une pause. Je ne peux pas m'empêcher de pleurer tandis que mon corps se rapproche lentement du vide. Je sais que lorsque je vais tomber, je serais broyée par les rochers qui ornent le ravin situé juste sous le chêne situé au bord d'une falaise. Là, je panique.

Je ne veux pas mourir.

Alors je vois ton apparition de nouveau et elle se fane comme une feuille en automne. Ou alors, c'est juste ma vision ...

*****
Pensées de James
*****

Je regarde la silhouette endormie paisiblement dans le lit. Peut-être que quand tu te rendras compte de qui je suis, tu ne feras plus ça plus longtemps. Je me penche et embrasse ta joue, puis je vais dans la salle de bain et lave la teinture, brune noirâtre dans mes cheveux. L'eau noirâtre éclabousse ma poitrine et me fait grincer des dents. Peut-être ne devrais pas utiliser de l'eau froide. Je ferme le robinet puis je regarde mon dos.

Les ailes ont disparu. Bien sûr, je savais que ça se passerait ainsi, les anges envoyés sur terre ne doivent pas garder leurs ailes. Du moins, c'est ce que je présume. Tu vois, je suis l'un des rares esprit qui est en mesure de le faire. Je ne peux toujours pas y croire.

Je sors en soulevant mon long manteau sur moi à nouveau. J'aime la façon dont la seule vue de toi me fais trembler.C'est comme si on échangeait nos rôles, tu es l'ange et moi l'homme rendu impuissant par mon amour pour toi.

Tu gémis et roule par terre, alors tes yeux s'ouvrent.

Je murmure: "Jessie." et je perds le reste de mes mots. Je voulais te dire quelque chose d'intelligent ou romantique mais mon esprit est vierge de toute idée.

Tu chuchotes. "Je rêve. Je suis tombée d'un arbre et tu m'as sauvée." Je m'approche de toi lentement, étend mes bras et saisit tes mains.

Je te demande gentiment:"Comment sais-tu que ce n'était pas réel?" Que ferais tu si je- je veux dire, si ça l'étais? T-ton plus grand rêve deviendrait une réalité." Je ne sais pas si tu as remarqué mon bégaiement.

"Il est mort, cependant. Mon bel ange, mon petit chéri, mon petit coeur. Il est mort, il y a un moment. Il n'est plus sur cette terre." Tu commences à sangloter et je te tire contre moi te berçant encore et encore et encore....

*****
Fin des pensées de James
*****

 



Qui est cet homme mystérieux? Si je suis en danger, il me sauve. Si j'appelle un nom, il s'enfuit.  Et je l'aime, je l'aime. Il me tire contre sa poitrine et je fonds tout simplement. Il est comme toi, mais il ne peut pas être toi, et il ne peut pas te remplacer, james.

Je lui murmure: "Qui êtes vous?" Son visage s'approche du mien.

"Je suis l'amour, la mort et la douleur, tout en un." répond-t-il. "Prépares toi à un choc maintenant." taquine-t-il. Ça ne peut pas être .... J'aimerais que ce soit .... mais --

Il repousse son capuchon, le jetant en arrière pour laisser apparaître ses cheveux mi-longs de couleur lavande. Et ouvre ses yeux pour me laisser voir les profondeurs mystiques de son regard couleur émeraude.

"Jessica."

"James." Je respire vite, mon coeur bat à toute allure. Je jette mes bras autour de toi. "Je suis si contente de t'avoir retrouvé!" Tu souris et une larme roule le long de ta joue.

"Tu ne peux pas imaginer combien j'en suis heureux moi aussi." chuchote-tu. Nous nous embrassons et mille sentiments dérivent à travers moi. L'amour, la douleur qui se perd, la joie. Je vois tes yeux refléter ces sentiments et je sais que nous serons ensemble pour l'éternité...


Épilogue

~

Une nuit, nous sommes entrain d'observer la pleine lune, teintée d'un bleu magnifique. Les étoiles scintillent joyeusement, et j'ai l'impression que nos esprits volent dans le ciel.

Tu soupires de satisfaction et dépose ta tête entre mes bras, sur mes genoux. Tes yeux grands ouverts, fixant les miens.

"Je voudrais que nous soyons au pays des merveilles." dis-je en repoussant la mèche sur ton front.

"Pourquoi?"

"Parce que si nous y étions, ce moment pourrait durer éternellement."

"Oh, Jessie." tu soupires et me tire vers le bas. Je pose ma tête sur ta poitrine "Si on se montre bons, on pourra rester comme ça pour l'éternité." Je ris et admire ma bague de diamants. Elle brille joliment sous la lune. Mais c'est loin d'être aussi beau que mon nouveau mari.

"Tu sais" te dis-je. Je m'assied et admire la façon dont ta peau reflète sous la lumière des étoiles. "Nous pouvons être méchants comme nous l'avons toujours été. Il ne faut pas grand chose pour aller au paradis si toi tu y as été." Je me moque taquinement mais tu ne le prend pas mal et tu m'enveloppe dans tes bras.

"Je t'aime, Jessie." me chantes-tu.

Je te réponds mélodiquement "Je t'aime aussi James." Tu ris et embrasse ma joue. Ensuite, tu te lèves, me soulève dans tes bras et commence à tourner.

"Wheeeee!!!!" Je pleure en serrant mes bras autour de ton cou. Tu perds l'équilibre et nous tombons. Nous roulons vers la prairie au bas de la colline. Nous rions si fort que je peux à peine respirer. Ou c'est peut-être juste parce que tu te tiens à moi comme si tu ne voulais jamais me lâcher.

Nous débarquons au fond de la plaine, envoyant une vague argentée de magnifiques ailes de Papillusions et Papinox volant autour de nous, dispersants de la poussière partout comme dans un rêve.

"Whoa" soupires-tu. J'embrasse ton épaule et enveloppe mes bras autour de ta taille, observant le kaléidoscope des magnifiques pokémon insectes.

Je sais que nous ne pouvons pas vivre sur terre pour toujours, mais cette fois je ne m'en soucie pas. Nous avons promis de toujours satisfaire le ciel et c'est le meilleur endroit où nous pourrons être, quoi qu'il arrive.

"Un mariage réalisé sur terre est un mariage conservé dans le ciel."

~ Fin

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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