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Drabble 2

2. Environnement 

 


Dès son plus jeune âge, le petit James se montrait excessivement curieux à propos de tout ce qui pouvait l'entourer. Ses parents le plaçaient en général dans son parc (ce-dernier faisait en l’occurrence la taille d'une pièce entière) tandis qu'ils préféraient s'occuper d'affaires administratives, voire de leur propre petite personne. Restreint uniquement par les barrières colorées qui délimitaient son espèce de grand enclos, l'enfant rampait allégrement au gré de ses envies. Souvent il amassait quelques peluches soigneusement rangées chaque soir par les domestiques dans un coffre  en acajou posé dans un coin du parc, et s'amusait à les installer les unes à côté des autres dans un cercle maladroit. Puis James se mettait à son tour au milieu du rond et s'ensuivait alors une série de gazouillements de la part du petit garçon, lesquels ressemblaient si l'on ne s'attardait pas trop sur chaque son, à des monologues ou même, à des bribes de conversation que le petit tentait d'amorcer avec ses camarades duveteux. A partir du moment où il apprit à marcher, son jeu favori s'avéra être la fuite des nourrices qui le surveillaient pour aller explorer tous les recoins du manoir dans lequel il grandissait. Il avait beau se faire pincer à chaque fois, cela n'empêcha pas James de recommencer encore et encore pour que chaque escapade lui révèle un peu plus le domaine immense qu'était la maison familiale. Une fois qu'il avait découvert un endroit inédit, il y restait silencieusement, espérant échapper à toute forme de réprimande et prenait le temps d'observer sa nouvelle cachette. Il feuilletait les livres d'images, retournait les pierres, montait toujours plus de marches. Mais ce qui l'intriguait plus que n'importe quelle autre activité d'explorateur, c'était de se dresser sur la pointe des pieds pour s'accouder à un rebord de fenêtre. Et de là, il se laissait aller à contempler l'horizon lointain qui le fascinait et lui donnait des désirs d'évasion. A peine âgé de trois ans, James le savait : un jour il partirait de ce manoir monotone pour découvrir le monde. 

La petite Jessica, quant à elle, connut une enfance aux antipodes du luxe entourant James. Les seuls jouets qu'elle possédait s'avéraient être de vieux joujoux tout poussiéreux que sa mère lui avait déniché pour quelques poké-centimes sur des brocantes. Elle affectionnait tout particulièrement une petite poupée aux traits masculins qu'elle emportait quasiment partout avec elle, et notamment  quand elle accompagnait sa maman au QG de la Team Rocket. Miyamoto, sa mère, appartenait à cette organisation de malfaiteurs et y tenait même une place importante. Jessie avait cru comprendre qu'elle était une agent de niveau qualifié et que cela lui donnait le droit de souvent partir en voyage. A chaque fois que la petite fille dépassait la porte d'entrée du bâtiment marqué d'un grand R rouge à son sommet, elle serrait tout contre son cœur la poupée, sachant pertinemment qu'elle allait être séparée de sa mère pour au minimum une dizaine de jours. Quand Jessie demandait à sa maman si un jour, elle aussi partirait en voyage, Miyamoto lui répondait toujours : " Oh ma chérie...j'espère sincèrement que tu n'auras jamais à partir pour CES voyages-là.". En observant un peu autour d'elle le manège des agents vêtus de cette affreuse couleur noire si terne qui parlaient sans discrétion devant l'enfant de leur métier, Jessie devina vite en quoi consistait réellement le travail de sa maman : capturer des Pokémon et les ramener à la Team Rocket. Pour quelle raison, la petite l'ignorait mais elle se doutait que tout ceci la dépassait et que sa mère, malgré son poste haut placé, subissait cet emploi plus qu'autre chose. Parfois, Jessie avait eu l'occasion de se retrouver confrontée à Madame Boss, la patronne de l'organisation, qui ne paraissait s'intéresser qu'à deux choses : l'argent et son unique fils Giovanni. La grande dame avait beau afficher en permanence un large sourire devant la fillette ou témoigner une certaine sympathie à l'égard de Miyamoto, elle n'en demeurait pas moins terrifiante. Jessie avait saisi :sa maman s'était faite enrolée dans quelque chose de malsain qui avait pris une ampleur considérable et dont elle ne pouvait se séparer à présent. Mais la petite avait conscience que sa mère endurait ça pour son bien à elle, pour leur permettre de vivre  une existence décente. Alors quand Miyamoto partait, Jessie ne voulait pas lui fendre le cœur et pour lui montrer qu'elle était une petite fille courageuse, elle retenait ses larmes à chaque au revoir.

Suite.

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Date de dernière mise à jour : 20/02/2017

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